Le Canada serait au 2e rang du G20 pour les subventions aux combustibles fossiles
Radio-Canada
Le Canada continue de subventionner les énergies fossiles de manière importante malgré ses engagements internationaux, selon un rapport d’Oil Change International. L’organisme à but non lucratif estime que le Canada a, en moyenne, donné annuellement jusqu'à 8,5 milliards de dollars américains à des projets liés à ce type d'énergie entre 2019 et 2021.
Parmi les pays du G20, le Canada arrive au deuxième rang de ceux qui financent le plus les projets de combustibles fossiles avec des fonds publics. Seul le Japon dépense davantage, avec une moyenne annuelle de 10,6 milliards de dollars américains.
La Corée du Sud et la Chine complètent le peloton de tête avec respectivement 7,3 milliards et 6,7 milliards de dollars américains de subventions au secteur des énergies fossiles. Selon les auteurs du rapport, ces quatre pays sont restés à la tête des plus grands contributeurs de 2013 et 2021.
Oil Change International précise, dans son rapport, que certains pays, dont la Chine, offrent peu de transparence quant aux dépenses publiques, ce qui complique l'accès aux données précises.
Pour Bronwen Tucker, l’une des auteures du rapport, les chiffres canadiens ne sont pas étonnants en soi, vu que le pays se retrouve constamment dans les meneurs en matière de subventions aux énergies fossiles.
À son avis, le plus étonnant est plutôt l'apparente contradiction entre la position du pays sur ce type d'énergie et l'investissement qu'il y consacre. C’est surtout décevant avec les promesses qu’a faites le Canada d’éliminer progressivement les subventions aux combustibles fossiles d’ici la fin de 2022.
Il reste encore un peu de temps au Canada pour tenir ses promesses et mettre en place des politiques, mais ce n'est certainement pas le genre de chiffres que nous aurions voulu voir à l'approche de ces échéances, précise-t-elle.
Le Canada est aussi en troisième position des pays bénéficiaires des investissements en énergies fossiles au sein du G20. Avec un peu plus de 3 milliards de dollars américains, le pays se trouve derrière le Mozambique et la Russie, qui bénéficient d’environ 7 milliards et un peu moins de 9 milliards, respectivement.
Le rapport, qui s’intéresse aux années 2019, 2020 et 2021, comprend les prêts, les garanties de prêts, les subventions, les fonds propres, et la couverture d'assurance fournis aux producteurs de combustibles fossiles par les banques de développement internationales, les institutions financières publiques et les agences de crédit à l’exportation.