Le Canada sera-t-il à l’avant-garde de l’économie bleue?
Radio-Canada
Le concept d’économie bleue, soit l'établissement de secteurs océaniques équitables, durables, et économiquement viables, n’est pas nouveau pour les scientifiques et les Premières Nations. Or, le Canada fait désormais partie des rares pays à vouloir en faire une stratégie nationale pour mieux gérer ses océans.
L'économie bleue est définie par la Banque mondiale comme la manière d’utiliser durablement les ressources marine pour favoriser la croissance économique, améliorer les moyens de subsistance et de l’emploi, tout en préservant les écosystèmes.
Au Canada, son champ d’application est extrêmement large : il passe de la gestion durable des stocks de saumons, à l’analyse de l’ADN des coraux pour en faire des médicaments, en passant par l’utilisation de courants marins pour produire de l’énergie.
Ottawa estime que le potentiel de l'économie bleue est énorme au pays. Le Canada dispose de trois océans et un de ses habitants sur cinq vit dans une collectivité côtière. Les industries océaniques génèrent plus de 30 milliards de dollars annuellement, d’après le gouvernement fédéral.
L’économie verte, c’est refaire tout notre système économique de sorte qu’il soit plus durable. L’économie bleue, c’est faire ça, mais pour les océans, on y ajoutant quelque chose de spécial : on veut que l’exploitation des ressources soit équitable, résume Andrés Cisneros-Montemayor, professeur associé à l’Université Simon Fraser et expert renommé de l’économie bleue.
Le Canada est l’un des leaders dans le monde [de l’économie bleue], il n’y en a pas beaucoup. Et c’est l’un des premiers pays à vraiment essayer d’implémenter une stratégie nationale, affirme celui qui est également directeur adjoint du Nippon Foundation Ocean Nexus Center, un réseau de recherche interdisciplinaire sur la durabilité et l'équité des milieux marins dans le monde.
Les activités humaines, comme la surpêche, ajoutées à la pollution et au développement des zones côtières affectent les écosystèmes côtiers. D’après le rapport (Nouvelle fenêtre) sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2022 de la FAO, 35,4 % des stocks de poissons dans le monde sont surexploités et 57,3 % sont exploités de façon durable maximale.
Pour Gabriel Reygondeau, chercheur associé à l'Unité de recherche sur les changements des océans de l'Université de la Colombie-Britannique, le gouvernement fédéral a fait preuve d’intelligence en se penchant sur la question maintenant, avant de se retrouver face au problème et à devoir tout régler dans l'urgence.
« L’idée, c’est de développer un modèle win-win. »