Le Canada prêt à augmenter sa présence militaire en Lettonie
Radio-Canada
Avec 3400 soldats en état d'alerte qui pourraient s'ajouter avant longtemps aux 800 militaires canadiens déjà sur place, le Canada est prêt à renforcer sa position et assumer encore plus de leadership en Lettonie devant la menace russe, affirme le brigadier général des Forces armées canadiennes, Éric Laforest.
Le militaire connaît bien le petit état balte à la frontière commune avec son géant voisin aux tendances belliqueuses. Il y a résidé deux ans, entre 2019 et 2021, en tant que commandant de la force opérationnelle qui participe aux efforts de dissuasion de l’OTAN envers la Russie. Ceux-ci n'ont de cesse de se multiplier depuis l'annexion de la Crimée en 2014.
Alors que la tension a monté de plusieurs crans en Europe avec l'invasion de l'Ukraine, Éric Laforest est aujourd'hui responsable de la réorganisation du déploiement des forces canadiennes en Europe.
Il est d'avis que le travail effectué par le passé démontre l'utilité d'envoyer de nouvelles ressources. Des soldats canadiens ont par exemple formé des soldats ukrainiens au centre d'entraînement de Yavoriv, près de la frontière ukraino-polonaise. La base militaire a d'ailleurs été attaquée par les forces russes la semaine dernière.
Il y a deux objectifs [dans la réorganisation], le premier, c'est d'aider l'Ukraine à travers notre opération UNIFIER. Depuis 2015, nous avons entraîné 33 000 militaires ukrainiens pour les préparer à faire face à ce qui se passe malheureusement aujourd'hui, a-t-il expliqué à l'émission matinale Première heure.
« La deuxième chose que nous faisons, c'est d'augmenter notre contribution au niveau de l'OTAN de renforcer [la défense du] flanc est. Ce qui explique l'envoi de troupes additionnelles vers la Lettonie, mais aussi dans la Méditerranée et dans l'espace aérien de l'Europe, au sens le plus large. »
Un nouveau contingent d'environ 120 soldats déployé à partir de la base de Valcartier, près de Québec, fait partie intégrante du plan. Ces troupes fraîches joindront sous peu les forces alliées basées en Lettonie.
Dans les prochains jours, et c'est déjà commencé, précisément nous avons envoyé de l'armement supplémentaire avec ce qu'on appelle une batterie d'artilleries et aussi tout près de 130 soldats supplémentaires, souligne le militaire.
L'expertise canadienne pourrait donc désormais les Lettons de demain advenant une agression russe qui demeure une possibilité malgré l'adhésion des pays baltes aux forces de l'OTAN.