Le Canada pourrait-il fournir plus d’armes à l’Ukraine ?
Radio-Canada
Pour maximiser ses chances de victoire sur l’envahisseur russe, l’Ukraine a maintes fois réclamé à ses alliés plus de livraisons d’armes. Le Canada pourrait-il répondre à la demande? Si des experts soulignent que les réserves des Forces armées canadiennes sont limitées, d’autres sont d’avis que le pays devrait contribuer davantage.
L’aide militaire est non seulement bienvenue, elle est nécessaire et c’est urgent!, affirme l’ambassadrice de l’Ukraine au Canada, Youlia Kovaliv. Malgré les avancées des troupes ukrainiennes et des gains territoriaux considérables, les derniers mois ont été difficiles au front. Les munitions sont limitées et elles s’épuisent rapidement.
La guerre n’a pas eu droit à une pause estivale, ajoute l’ambassadrice ukrainienne. Depuis le début de l’invasion russe, Ottawa a fourni 626 millions de dollars en aide militaire, mais sa dernière promesse pour l’envoi d’équipements militaires remonte au 30 juin, au tout début de l’été.
Le premier ministre Justin Trudeau avait alors annoncé que le Canada était en voie de conclure les négociations pour fournir 39 véhicules blindés d’appui tactique aux Ukrainiens.
Or, ces véhicules ne sont pas armés, contrairement à ce que demande l’Ukraine. Kiev réclame surtout des véhicules blindés légers, similaires à ceux qui avaient été utilisés par les Forces armées canadiennes en Afghanistan.
Kiev réclame aussi d’autres obusiers M777, réputés pour leur légèreté. Le gouvernement canadien en a déjà acheminé 4 sur les 37 que possèdent les Forces armées canadiennes.
Questionnée sur le sujet, la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, refuse de se prononcer. Elle affirme que les discussions avec les dirigeants ukrainiens se poursuivent. Notre objectif est d’être là pour l’Ukraine, dans le court et le long terme, dit-elle.
De nombreux experts témoignent de la réticence de certains militaires canadiens d’acheminer plus d’équipements aux troupes ukrainiennes. Les réserves des Forces armées canadiennes sont limitées, rappellent-ils.
Depuis une vingtaine d’années, on voit une sorte de négligence des Forces armées et des capacités de défense au Canada par différents gouvernements, explique Christian Leuprecht, professeur au Collège militaire royal et à l'Université Queen’s.