Le Bureau de la concurrence veut toujours bloquer l’accord Rogers-Shaw
Radio-Canada
Le Bureau de la concurrence affirme lundi qu'il a toujours l'intention de bloquer le rachat proposé de 26 milliards $ de Shaw Communications par Rogers Communications.
Dans sa plaidoirie d'ouverture devant le Tribunal de la concurrence, lundi, le bureau fédéral a réitéré sa position selon laquelle la vente prévue du fournisseur de services sans fil Freedom Mobile, propriété de Shaw, à Vidéotron, de Québecor, ne serait pas suffisante pour éliminer ses craintes que la fusion plus large Shaw-Rogers entraîne la détérioration des services et des prix plus élevés pour les consommateurs canadiens.
Le régulateur fédéral affirme que la séparation de Freedom de la compagnie mère Shaw en ferait un concurrent diminué, car cela supprimerait l'accès de Freedom à certaines ressources humaines partagées et aux synergies dont l'entreprise a bénéficié au sein de Shaw.
Le Bureau soutient que la cession à Vidéotron ne remplacerait pas la présence concurrentielle vigoureuse offerte par Shaw.
Le Bureau de la concurrence ajoute que la vente créerait une situation où Vidéotron serait probablement plus alignée sur Rogers et plus vulnérable aux gestes anticoncurrentiels de cette entreprise.
Il note également que même avec la vente de Freedom, Rogers continuerait d'acquérir des clients de Shaw Mobile.
La vente de Freedom Mobile à Vidéotron verrait Québecor accueillir tous les clients sans fil et Internet de Freedom, ainsi que l'ensemble de l'infrastructure, du spectre sans fil et des points de vente de Freedom, dans le cadre d'une démarche qui étendrait les activités sans fil de Québecor à l'échelle canadienne.
Le Bureau de la concurrence est l'un des trois organismes de réglementation qui doivent approuver la transaction avant qu'elle ne puisse être conclue. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et le ministère fédéral de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique auront aussi leur mot à dire.
Les audiences du Tribunal de la concurrence devraient durer quatre semaines, avec des plaidoiries finales prévues pour la mi-décembre. Rogers espère conclure la transaction avec Shaw d'ici la fin de l'année, avec une nouvelle prolongation possible jusqu'au 31 janvier 2023.