
Le Bureau de la compétition s’oppose au rachat de Shaw par Rogers
Le Journal de Montréal
Le Bureau de la concurrence du Canada a demandé lundi une ordonnance au Tribunal de la concurrence pour l’empêcher de réaliser le projet d’acquisition de Shaw par Rogers, estimant que la «fusion aurait pour effet d’empêcher ou de diminuer sensiblement la concurrence».
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Une injonction a aussi été demandée afin que le rachat ne se produise pas dans l’attente de la décision par le Tribunal.
La décision a été prise «afin de protéger les Canadiens contre des prix plus élevés, une qualité de service amoindrie et une perte de choix, particulièrement en ce qui a trait aux services sans fil», poursuit le Bureau dans un communiqué.
L’annonce pourrait porter un coup fatal à la tentative d’acquisition de 26 milliards $, après que le ministre fédéral de l’Innovation, François-Philippe Champagne, a bloqué la portion «spectre» de la transaction au début du mois de mars dernier.
«Le transfert complet des licences de services sans fil de Shaw à Rogers serait fondamentalement incompatible avec les politiques de notre gouvernement en ce qui concerne le spectre et la concurrence dans les services mobiles [et] je ne l'autoriserai tout simplement pas», expliquait-il alors.
Rogers et Shaw avaient dévoilé leurs plans en mars 2011. L’indice de Shaw a baissé de plus de 7 % depuis que la décision a été «fuitée» par le «Globe & Mail» vendredi après-midi.
Or, Rogers, déclare le Bureau, détient déjà la plus grande part de marché au pays par le biais de ses marques Rogers, Fido, Chatr et Cityfone, avec un bassin de 11,3 millions d’abonnés.
Avec Bell et TELUS, les trois entreprises représentent environ 87 % des abonnés sans fil au Canada.