Le bruit des moteurs : Le « geste d’humilité » de Philippe Grégoire
Radio-Canada
Le cinéaste Philippe Grégoire voulait faire de son premier long métrage un « geste d'humilité ». Dans Le bruit des moteurs, qui a pris l’affiche vendredi au Québec, le cinéaste superpose la quête identitaire de son protagoniste aux échos de sa jeunesse et de sa ville natale.
Dans le film d’un peu plus d’une heure, Alexandre, un jeune instructeur d'armes dans un collège de douaniers, est forcé de retourner dans son village après avoir été congédié par son employeur pour sexualité compulsive.
Là-bas, il est confronté à d’étranges dessins de nature pornographique le mettant en scène, qui sont affichés sur la porte de l’église, ainsi qu’au zèle de deux policiers persuadés qu’il en est l’auteur.
L’univers du premier film de Philippe Grégoire lui est familier. Le village rural de Napierville, à environ 45 minutes de Montréal, et sa piste d’accélération sont tous deux empruntés à la vie du réalisateur.
Comme c’était la première fois que je m'attaquerais au défi qui était pour moi écrire et réaliser un long métrage, je me suis dit : je vais parler d’un sujet que je connais bien dit-il simplement.
C'est aussi, pour lui, l'occasion de rendre hommage à un village qui a peu de chances de se retrouver au grand écran.
Selon Philippe Grégoire, sa région natale est trop loin de Montréal pour être prise en considération par les réalisateurs et les réalisatrices tournant un long métrage dans la métropole. Ironiquement, poursuit-il, Napierville est aussi trop près de Montréal pour être choisi par ceux et celles désirant filmer en région.
Le métier de douanier est également un clin d'œil au travail d’été de jeunesse de Philippe Grégoire, qu’il occupait en parallèle de ses études de cinéma. Il s’agit d’un emploi qu’il a longtemps caché à ses camarades de classe, de peur d’être l’étrange du groupe.
Il y avait vraiment une idée, avec mon premier film, de faire un acte d’humilité. D’ouvrir une partie de moi-même. De me dire, mes faiblesses, je vais les présenter, et ces faiblesses font partie de moi. Elles font partie d’un peu tout le monde, et le public pourra peut-être s’y reconnaît re, a-t-il confié.