
Le «Tour du bloc» de Michel Rivard: «Ce n’est vraiment pas une tournée d’adieu»
Le Journal de Montréal
À 72 ans, Michel Rivard n’est pas près d’accrocher sa guitare. Si Le tour du bloc est un spectacle anniversaire soulignant ses 50 ans de carrière, «ce n’est vraiment pas une tournée d’adieu», lance l’auteur-compositeur-interprète qui est la preuve vivante qu’on peut avoir une riche carrière en chantant uniquement en français.
«Mon âge, je l’assume totalement. Ce spectacle n’a pas du tout l’aspect d’une tournée d’adieu. C’est plutôt un moment de réflexion pour être fier de ce qu’on a fait, pour aller ensuite faire un autre tour du bloc. J’ai déjà plusieurs choses en tête», explique Michel Rivard.
Ce concert – dont la tournée se poursuit jusqu’au printemps 2024 et dont l’album live paraîtra le 20 octobre – s’accompagne de belles fiertés pour l’ancien membre de Beau Dommage. Il suscite une forte réaction émotive chez les spectateurs qui y replongent dans leurs souvenirs et il prouve que la chanson française est toujours bien vivante.
Le chanteur, qui a reçu le titre de Compagnon de l’Ordre des arts et des lettres du Québec en 2022, affirme d’ailleurs ne pas craindre la disparition de notre langue française, notamment en chanson. Il croit plutôt au pouvoir de la vigilance et de l’éducation.
«Cela va évoluer. Les gens qui croient en la beauté de la langue française doivent la faire aimer et cela se fait par la culture. On ne doit pas s’alarmer que des mots en anglais se glissent ici et là, car nous-mêmes à 17 ans, on parlait avec des mots en anglais et on écoutait majoritairement de la musique en anglais, et cela ne nous a pas empêchés de créer en français», dit le récipiendaire de 16 Félix.
S’il n’a plus jamais le trac avant un concert, Michel Rivard admet ne jamais être sûr de lui. Ce qui garde chez lui la flamme allumée et l’excitation intacte.
Le secret d’une longue carrière selon l’artiste qui sera intronisé mercredi au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, la même soirée que le seront Marjo et Jean Millaire... Ne jamais s’asseoir sur ses lauriers.
«Tout ce qui peut être trophées, reconnaissances et intronisation, ce sont des tapes sur l’épaule extraordinaires et de grandes motivations. Bien plus que de penser que je suis rendu quelque part», explique le comédien qu’on pourra voir dans les prochaines saisons des séries Nuit blanche et L’œil du cyclone.
«Je me sens toujours en chemin. J’ai toujours fait ce que je voulais faire et j’ai survécu en adaptant mon tir. J’ai toujours l’impression que ma chanson la plus importante n’a pas encore été écrite et cela est tant mieux, car c’est mon moteur», ajoute-t-il.