Le «Oui» albertain de lundi pourrait être déterminant
TVA Nouvelles
Un référendum singulier se tiendra en Alberta lundi, veille du grand discours inaugural de François Legault.
En parallèle à leurs élections municipales, les citoyens de la riche province de l'Ouest devront répondre à cette question: «Devrait-on retirer du texte de la Constitution le paragraphe 36(2) de la Loi constitutionnelle de 1982 – l'engagement de principe du Parlement et du gouvernement du Canada de faire des paiements de péréquation?»
Il s'agit d'une «question claire», portant sur une demande explicite de modification constitutionnelle.
À quel type de victoire peut-on s'attendre de la part du «Oui», lundi, en Alberta? Sûrement pas le ras-de-marrée qu'il y aurait eu au début du mandat de Jason Kenney, arrivé en poste en avril 2019.
La gestion laxiste de la quatrième vague de COVID-19 du gouvernement Kenney a plombé la popularité de ce premier ministre, dont le taux de satisfaction est parmi les plus bas chez les premiers ministres des provinces.
Et le «Oui» en a été affecté. Kenney s'est même senti obligé de préciser qu'il ne s'agissait pas d'un enjeu partisan. Plusieurs, dont le professeur de l'University of Calgary, Trevor Tombe, cité par CTV news, estiment que le référendum sera une «distraction coûteuse», compte tenu des défis économiques de l'Alberta, aux prises depuis 2015 avec une baisse des prix des hydrocarbures.
Malgré tout, le «Oui» recueillerait encore 66 %, selon un sondage Mainstreet publié jeudi. On pourrait y voir une «majorité claire».
La plupart des Albertains ont l'impression que le programme fédéral de péréquation est injuste pour eux, puisqu'ils envoient beaucoup de milliards de $ à Ottawa... et peu leur reviennent.
Pendant ce temps, les provinces pauvres (dont le Québec) se paient des programmes sociaux coûteux avec l'argent de ce même programme. Et refusent de laisser passer des oléoducs sur leur territoire. «François Legault a même qualifié le pétrole albertain d'"énergie sale"», a rappelé cette semaine, dans un texte pro-Oui, Franco Terrazzano, un des directeurs de la Canadian Taxpayers Federation.