Langues officielles et francophonie : pas de mesures spécifiques dans le budget
Radio-Canada
Alors que la précédente édition du budget fédéral prévoyait 392 millions de dollars sur trois ans pour promouvoir les deux langues officielles, auxquels se sont ajoutés 16 millions de dollars lors de la mise à jour de novembre 2021 pour appuyer la mise en œuvre du projet de modernisation de la Loi sur les langues officielles une fois la sanction royale obtenue, le plus récent exercice budgétaire demeure avare de nouvelles mesures.
En coulisses, les organismes francophones reconnaissaient avoir peu d’attentes vis-à-vis du budget, cette année. La modernisation de la Loi sur les langues officielles a concentré une grande partie de leurs efforts ces derniers mois et dernières années. L’année prochaine, le Plan d’action pour les langues officielles arrivera à échéance et le budget sera alors scruté de plus près.
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) espérait toutefois une mention de soutien à l’Université de Sudbury.
L’organisme porte-parole des Franco-Ontariens avait également réclamé, dans un mémoire pour les consultations prébudgétaires, que le gouvernement libéral concrétise son engagement de campagne de pérenniser et de bonifier les Fonds complémentaires en éducation postsecondaire en langue minoritaire à 80 millions de dollars par année, contre 40 millions actuellement.
Une somme souhaitée pour aider les institutions postsecondaires francophones en milieu minoritaire à travers le pays.
Une annonce de fonds pour le projet de rénovation et d’agrandissement du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) était également espérée, par l'Assemblée de la francophonie de l'OntarioAFO.
Mais aucune de ces mesures n’est précisée dans le budget. Pour la politologue de l’Université d’Ottawa, Geneviève Tellier, cette absence est difficile à comprendre.
Il n’y a rien [sur les langues officielles] et c’est très surprenant, car c’était quand même une promesse importante durant la campagne électorale et c’était une promesse qui allait se mettre en place rapidement. On voulait agir et ça faisait déjà plusieurs années qu’à peu près tous les intervenants dans le milieu francophone hors Québec disaient : "c’est assez d’attendre, agissons". Tous les partis semblaient sensibles à cette question. Et là, on se rend compte que, dans le budget, il n'y a rien pour la francophonie ni pour les francophones hors Québec. [...] C’est décevant alors que ce sont des sommes qui ne sont pas si importantes, si on les compare à d’autres postes budgétaires.
« C’est très surprenant de n’envoyer aucun message pour la francophonie hors Québec. »