Langues officielles : les nominations unilingues font exploser le nombre de plaintes
Radio-Canada
Dans son rapport annuel, rendu public mardi matin, le commissaire aux langues officielles du Canada, Raymond Théberge, constate « un véritable raz de marée » de plaintes en 2021-2022.
Au total, le Commissariat a reçu 5409 plaintes cette année, du jamais vu depuis sa création. À titre de comparaison, on en comptait 1870 l’année dernière, et 415 en 2012-2013, soit environ 13 fois moins.
La majorité de ces plaintes proviennent du Québec, soit 3047, et de la partie ontarienne de la région de la capitale nationale, avec 1778 plaintes.
Deux affaires sont principalement à l’origine de ce déferlement : la nomination de Mary Simon au poste de gouverneure générale alors qu’elle ne parle pas le français et le discours en anglais du président-directeur général d’Air Canada, Michael Rousseau, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), en novembre dernier.
Au total, ces deux causes ont généré 4026 plaintes.
« En 2021-2022, deux événements ont montré à quel point la nomination de personnes unilingues à des postes de haute responsabilité peut causer du tort à l’avancement des langues officielles au Canada. »
Mais 11 autres plaintes se sont ajoutées, toujours en lien avec des nominations ou des appels à candidatures où le bilinguisme n’était pas considéré comme une obligation, comme pour celui de lieutenante-gouverneure au Nouveau-Brunswick ou encore à la direction du Musée canadien de l’histoire, nomination pour laquelle le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a finalement reculé.
M. Théberge rappelle pourtant le fort appui des Canadiens à la dualité linguistique, selon un sondage du Commissariat, qui devrait inciter le gouvernement à en faire une vraie priorité.
Ce que j’ai constaté dès mon arrivée au commissariat il y a quelques années, c’est qu’il y avait un glissement au niveau des langues officielles au niveau de l’appareil fédéral depuis un certain nombre d’années. On a changé, par exemple, l’accès à la formation linguistique qui a eu un impact sur la capacité à fonctionner dans les deux langues, a-t-il illustré en conférence de presse, mardi matin.