Laisses-en pour les oiseaux, le mémoire poétique de Marjorie Beaucage
Radio-Canada
La cinéaste, artiste et activiste métisse Marjorie Beaucage publie Leave Some for The Birds : Movements For Justice, un mémoire poétique, aux éditions Kegedonce.
Mon livre vient de 40 ans d'écriture de mes journaux. J’en avais deux gros paniers, j’ai pris le temps pour y passer au travers lors d'une résidence près de Santa Fe, dans le désert. J'ai passé à travers ma vie, explique l'auteure. J'ai brûlé tous mes journaux, je n’ai plus besoin de les traîner avec moi.
Le choix du titre de l'œuvre vient d’une leçon de justice reçue par sa grand-mère.
On a vécu dans le bois pour les 15 premières années de ma vie, c'est ma fondation. Quand on ramassait les bleuets, elle me disait : "Prends-les pas toutes, laisses-en pour les oiseaux!", se souvient Marjorie Beaucage.
Dans Leave Some for The Birds, le lecteur suit Marjorie Beaucage dans les saisons de sa vie, de son Manitoba natal aux Philippines, où elle s'engage dans une démarche solidaire, en passant par Toronto, où elle étudie le cinéma et se livre dans un combat pour l'autogouvernance artistique autochtone.
« Je suis "artiviste". J'utilise les arts, nos histoires, pour créer la justice, pour créer le changement, pour créer des possibilités dans nos vies. »
Dans son nouveau livre, Marjorie Beaucage offre aux lecteurs poèmes, mémoires et textes engagés sur le féminisme ou l’action collective autochtone, mais aussi des réflexions spirituelles.
Si Marjorie Beaucage revendique et défend aujourd'hui ses idéaux librement, c'est pourtant dans l’ordre des Religieuses de Notre Dame des Missions qu’elle s’enrôle en 1964.
Nous étions pauvres. L'université n'était pas une option. S'installer, se marier, avoir des enfants n'était pas quelque chose que j'envisageais pour moi, dévoile-t-elle dans son livre.