Lac-Rapide et ses problèmes financiers : le colonialisme en cause selon le chef
Radio-Canada
L’autonomie financière n’est pas quelque chose qui existe vraiment à Lac-Rapide. Cette communauté de 700 membres située entre Val d’Or et Mont-Laurier gère ses finances avec l’aide de l’entreprise comptable, MNP, depuis novembre 2018. Avant ça, Lac-Rapide a été sous tutelle durant 12 ans. Une situation qui perdure et qui met en évidence, selon le chef actuel, les conséquences du colonialisme sur la communauté.
Comment en est-on arrivé là?
Deux versions s’opposent dans ce dossier. D’un côté, le chef Tony Wawatie assure que la politique coloniale du gouvernement est en partie responsable des déboires financiers de la communauté. Ottawa, selon lui, essaie de la faire entrer dans un carcan financier qui est loin de ses coutumes et de sa manière de fonctionner.
La Loi sur les Indiens n’existe que pour nous contrôler et nous priver de pouvoir. Toutes ces choses ont été faites pour nous rabaisser. En plus, le gouvernement a tenté de mettre fin à notre mode de gouvernance traditionnel pour faire passer la Loi sur les Indiens (voir encadré en bas de page), dit le chef.
Il explique qu’il n’y a pas de mode d’emploi sur la manière dont la communauté devrait se gérer elle-même au lieu de se faire gérer par les fonctionnaires d’Ottawa.
De l’autre côté, le gouvernement évoque de gros problèmes de gestion et de leadership, voire un manque de bonne volonté de la part de la communauté, à mettre de l’ordre dans ses comptes.
Quoi qu’il en soit, la communauté est actuellement conseillée par l’entreprise comptable MNP et ce, depuis 2018. Dans le jargon, MNP est le co-gestionnaire de la communauté. Ultimement, l’entreprise doit l’aider à consolider ses états financiers et effacer sa dette.
La communauté a intégré un programme créé par MNP qui lui permet, entre autres, de disposer de formations en comptabilité et gestion.
Le chef Tony Wawatie a lui-même suivi l’une de ces formations, mais il déplore le fait que les formateurs changent tout le temps et qu’il n’y a pas de véritable suivi de la part de MNP.