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Lac-Mégantic : les décisions ayant contribué à la tragédie ont été prises aux États-Unis
Radio-Canada
Les décisions administratives qui ont contribué à la tragédie de Lac-Mégantic ont toutes été prises par des administrateurs de la Montreal, Maine & Atlantic (MMA) aux États-Unis, soutient Jean Demaître. Celui qui occupait la fonction de directeur de l’exploitation ferroviaire de MMA lors des événements du 6 juillet 2013 affirme qu'il n'avait aucun pouvoir décisionnel concernant le transport du pétrole vers Lac-Mégantic.
Jean Demaître témoignait mardi à Sherbrooke dans le cadre du procès civil contre le Canadien Pacifique (CP). Ce procès vise à démontrer la responsabilité de CPCanadien Pacifique dans la tragédie, puisqu'il chapeautait le plan de transport de la MMAMontreal, maine & Atlantic et connaissait ses pratiques.
Malgré son titre de directeur de l’exploitation ferroviaire de la MMAMontreal, maine & Atlantic pour le Québec, Jean Demaître estime que son autorité était limitée. Il affirme que toutes les décisions, que ce soit celle de transporter du pétrole brut, de faire conduire la locomotive par une seule personne, ou encore de stationner le train dans une pente à Nantes pour la nuit, étaient prises par des administrateurs de Bangor, au Maine.
Il ne sait d'ailleurs pas qui a pris la décision de stationner le train sur la voie principale en haut d'une pente, ni la raison derrière ce choix., si ce n'est que la la durée du stationnement est dictée par le moment où l’équipe américaine sera reposée.
Je n’avais aucun pouvoir. Tout marchait par les États-Unis. Il ne se passait rien ici. Je n’avais pas le pouvoir d’acheter une chaise
Jean Demaître a également expliqué que lorsque des enquêtes disciplinaires étaient effectuées pour des manquements à la sécurité, comme lorsqu'un chef de train ne mettait pas assez de freins, elles étaient faites au Québec. La décision concernant la sanction était cependant prise aux États-Unis, mais Jean Demaître ne se souvient pas avoir été témoin d’une sanction pour un tel motif.
Tout était géré par les Américains. Ce sont eux qui décidaient s’il y avait une conséquence de discipline. Je n’avais pas l’autorisation de suspendre ou de congédier quelqu’un, affirme-t-il.