La Zarra, l’autodidacte québécoise qui conquiert la France
Radio-Canada
Nul n’est prophète dans son pays. Cet adage s’applique bien à Fatima Zahra – surnommée La Zarra –, qui est encore peu connue dans sa province natale, mais qui emballe la francophonie mondiale grâce à ses simples « Printemps blanc » et « Tu t’en iras », parus plus tôt cette année. L’artiste, qui a grandi à Longueuil, a sorti vendredi son premier album, intitulé Traîtrise.
Ça va très vite en France. Tu as des abonnés sur Instagram, tu te fais signer pour un single; ça fait un buzz. Je pense que c’était un vent de fraîcheur pour eux aussi. Je travaille jour et nuit; ils ont vu que j’avais faim; ils ont misé sur moi comme j’ai misé sur eux, explique-t-elle.
Dotée d’une voix qui n’est pas sans rappeler celles d’icônes de la chanson française telles Barbara ou Édith Piaf et affichant une élégance digne des vedettes hollywoodiennes des années 40 et 50, La Zarra intègre également à son style des influences plus contemporaines, comme la pop anglo-saxonne et le hip-hop américain.
C’est avec « Tu t’en iras », dont le vidéoclip évoque les films romantiques rétro des années 50 et 60, que La Zarra s’est fait remarquer en France. Sortie il y a cinq mois, la vidéo a déjà été vue plus de 4,5 millions de fois sur YouTube.
Un tel succès est impressionnant pour une artiste qui était totalement inconnue du grand public il y a moins d’un an, et qui a eu l’honneur d’être citée dans la catégorie Révélation francophone de l'année au récent gala NRJ Music Awards 2021.
Le parcours musical de La Zarra est pour le moins atypique. L’étincelle s’est allumée en 2016, lors d’une soirée arrosée, au cours de laquelle elle a fait la rencontre du producteur Benny Adam. Ce dernier l’a mise au défi de chanter Pour que tu m’aimes encore, de Céline Dion. Je suis pas mal sûre que je n’ai pas très bien chanté, se souvient La Zarra avec un ton railleur.
Benny Adam, lui, a toutefois constaté un potentiel sérieux, et il l’a invitée dès le lendemain à son studio d’enregistrement.
Il m’a sortie un peu de mon cocon, parce que j’étais extrêmement gênée, explique-t-elle. Je n’étais pas capable de chanter devant des gens, même devant ma famille, car tu te mets un peu à nu.
Cette collaboration a abouti à Printemps blanc, sa première chanson diffusée en France et écrite en langue française.