La vie en rose avec Corneille (et sa foule gigantesque)
Métro
S’il était un homme heureux au Quartier des spectacles mercredi, c’est bien Corneille. On l’aurait été à moins, avec une grande scène Bell des Francos pour lui, ses cinq musiciens, ses 12 (!) choristes et, à leurs pieds, une place des Festivals remplie, remplie, remplie de gens, dans la température absolument radieuse d’un parfait soir d’été.
Sans blague. La foule qui attendait Corneille mercredi surpassait celle, déjà fort honorable, qui avait acclamé la sensation Hubert Lenoir la veille. En coulisses, l’organisation des Francos soufflait même que Corneille avait généré l’un des plus importants publics depuis le début du festival, le vendredi 10 juin.
La masse s’étendait sur toute la rue Jeanne-Mance, jusqu’à Sainte-Catherine et peut-être un brin au-delà, et réagissait avec aplomb, secouant énergiquement les bras au moindre refrain connu de l’un des plus soul de nos chanteurs, qu’on chérit depuis déjà une vingtaine d’années (c’est en 2002 que l’opus Parce qu’on vient de loin a révélé son palpable talent). Il régnait une ambiance festive aux effluves de soir de Saint-Jean.
L’album qu’il défend actuellement, lancé fin mars, s’appelle Encre rose, et on ne pouvait s’y tromper, mercredi: le chandail et le veston d’un rose flashant qu’arborait le gaillard R&B disaient tout sur ses intentions. On allait voir la vie en rose dans la prochaine heure et demie, et ç’a effectivement été un condensé de bonne humeur et de joie pétillante. Du gros fun paisible signé Corneille!
L’artiste, qui sera coach à la prochaine mouture de La Voix, à l’hiver 2023, auprès de Marjo, Marc Dupré et Mario Pelchat, a joué la carte de la simplicité pour sa saucette aux Francos (si on exclut ce nombre spectaculaire de choristes, qui dame même le pion de certaines mégastars américaines de passage au Centre Bell!). Corneille a très peu bavardé entre ses titres, préférant laisser la musique parler d’elle-même. Il a dansé, sautillé, rigolé, et souri, souri et souri encore, par exemple. Il a même souhaité joyeux anniversaire à une certaine Emma qui cherchait à attirer son attention aux premiers rangs.
Corneille a assemblé un premier bouquet de fleurs pigées dans son répertoire établi (L’espoir en stéréo, Les sommets de nos vies, Le jour après la fin du monde, Des pères, des hommes et des frères, Tout le monde), avant d’inviter Les Louanges (qu’il avait lui-même repéré sur Internet, et dont il avait prédit l’éclosion sur Twitter, il y a cinq ans) à pousser en duo leur pièce commune, Crash. Une union plus qu’heureuse.
Après quoi, Corneille a poursuivi sa route avec de l’inédit (Nouveau monde, Nouveau pouvoir), puis réitéré avec d’autres classiques (parce qu’on parle bien de classiques quand le parcours serpente sur deux décennies), à la Seul au monde. La horde d’adorateur.trice.s s’est faite respectueuse, accompagnant solennellement son hôte sur la magnifique Le bon Dieu est une femme. Tellement que le principal intéressé a allongé la ballade de quelques lignes, pour le simple plaisir d’écouter les spectateur.trice.s s’époumoner à sa place. C’était magnifique.