
La victoire après trois ans d’obstacles pour Simone Boilard
Radio-Canada
Durant le dernier kilomètre scellant sa première victoire professionnelle, dimanche, en France, Simone Boilard a pris bien soin de savourer le moment. « Après tous les obstacles auxquels j’ai fait face depuis 2019, pouvoir lever les bras à l’arrivée, c’était un sentiment incroyable », décrit la cycliste de Québec.
La compétition n’était pas la plus relevée ni la plus prestigieuse auquel elle a pris part, mais en franchissant au premier rang la ligne d’arrivée des Boucles de Seine-et-Martes, Simone Boilard revenait de loin.
La remontée ne s’est pas faite durant la course en soi. Son équipe, Saint Michel-Aubert 93, a dominé la compétition disputée au sud-est de Paris, dimanche, ouvrant la porte à une longue échappée de la Québécoise vers la victoire.
Avec l’équipe, on a fait plusieurs courses cette saison contre des équipes du circuit mondial. Hier [dimanche], c’était une course nationale, donc le calibre était moins élevé. Mais reste que gagner une course de vélo, c’est difficile. C’est tellement satisfaisant d’avoir réussi, décrit-elle.
C’est que les dernières années ont été une longue course à obstacles pour Simone Boilard. Ayant fait le saut chez les professionnels aux États-Unis après une carrière junior auréolée, elle a passé l’année 2019 à souffrir sur son vélo sans trop savoir pourquoi. Le temps de recevoir un diagnostic d'endofibrose iliaque, subir l’opération visant à décoincer l’artère de sa jambe droite et traverser six mois de réhabilitation, deux ans de sa carrière venaient de s’envoler.
Qu’à cela ne tienne, encouragée par son entraîneur français Pierre Hutsebaut, la jeune athlète a décidé de traverser l’Atlantique avec son copain, le printemps dernier, pour s’installer dans le sud de la France, à Saint-Laurent-du-Var. Un petit coin de paradis près de Nice et Monaco où le soleil brille toujours et où la concentration de cyclistes de haut niveau est plus grande que pratiquement partout ailleurs sur la planète.
La guigne n'avait toutefois pas fini de s’acharner sur Boilard. Quelques semaines à peine après avoir posé ses valises en France, elle a dû être hospitalisée d’urgence pour une septicémie, une infection du sang potentiellement mortelle.
Le résultat d’une infection urinaire qui s’est d'abord propagée aux reins au même moment où la jeune athlète venait de recevoir sa première dose de vaccin contre la COVID-19. Je croyais que je ne me sentais pas bien à cause du vaccin. Ça a fini par se propager à tous les organes et au sang. Vraiment, c’était une question de 2-3 jours de plus et j’aurais pu y passer. Heureusement ça a été traité à temps et je m’en suis tirée sans séquelles.
Sans séquelles, mais avec une hospitalisation de trois semaines qui a sapé les efforts investis au préalable pour retrouver la forme. Qu’à cela ne tienne, depuis, la pluie a finalement fait place au beau temps dans la carrière de Simone Boilard.