La troisième saison de «Synthèses» se penchera sur le cas de Catherine Daviau
TVA Nouvelles
Comment une jeune femme de 26 ans, sans histoire, peut se retrouver à être victime d’une agression sexuelle puis d’un meurtre dans son propre logement, autour de l’heure du souper, sans que personne se rende compte de quoi que ce soit? C’est la question sur laquelle se penchera la troisième saison du balado «Synthèses», dont le premier épisode sera disponible le 1er novembre.
Catherine Daviau a été retrouvée assassinée dans son logement de la 5e Avenue, dans le quartier Rosemont à Montréal, le 11 décembre 2008. Comme c’est le cas pour plusieurs autres victimes de féminicides, son meurtrier n’a jamais été retrouvé, et son histoire a peu à peu sombré dans l’oubli.
Ce n’est pas pour rien que la journaliste Claudia Larochelle, qui anime le balado, s’est intéressée à ce cas: à l’époque, elle vivait sur la même rue que la victime, et avait un profil similaire. Elle habitait seule, rentrait en voiture le soir après le travail. «J’étais ébranlée, ça aurait pu m’arriver à moi», se souvient-elle aujourd’hui. «L’histoire m’est toujours restée dans la tête. Et contrairement à certains cas, dont on a beaucoup parlé dans les médias, celui-ci est quand même passé sous silence.»
L’histoire a beau dater de plus de dix ans, elle est tristement d’actualité, alors que 17 féminicides se sont produits au Québec depuis le début de l’année.
Claudia Larochelle est catégorique: même si l’histoire de Catherine Daviau donne froid dans le dos, elle ne veut pas semer la panique chez les femmes.
«Les femmes ont déjà assez de pression de l’extérieur. Mais on veut passer un message à la société en général: voici l’état de notre monde. Les féminicides, on en est encore là. Il y a du progrès, on a mis un mot là-dessus, mais c’est un homme qui l’a tuée parce que c’est une femme, c’est important de le dire», a-t-elle souligné.
Le balado traite principalement du cas et de l’enquête qui l’entoure, mais il y a aussi toute une portion dédiée à des thématiques féministes. Des psychologues expliquent quels sont les signaux d’alarme à surveiller pour repérer de potentiels agresseurs, et des idées comme la «King Kong Théorie» de l'écrivaine Virginie Despentes y sont explorées.
«Depuis que j’ai travaillé sur ce balado, je n’ai pas plus peur: je me sens plus forte», a affirmé la réalisatrice Maude Petel-Légaré. «Je me suis d’ailleurs inscrite à des cours d’autodéfense féministe, mais c’est important de comprendre que c’est un outil, ce n’est pas une solution. Le changement, ça passe par la politique», a-t-elle souligné.
Ce n’est pas un hasard si c’est un duo féminin qui prend la barre cette nouvelle saison de «Synthèses», alors que les deux premières étaient réalisées par des hommes.