La troisième dose, essentielle pour faire face à la sixième vague et au BA.2
Radio-Canada
Au moment où le gouvernement du Québec commence à offrir aux plus vulnérables une quatrième dose du vaccin contre la COVID-19, seulement la moitié des Québécois ont reçu trois doses. Avec l'arrivée de la sixième vague, les experts appellent ces derniers à aller chercher leur dose de rappel, puisque deux doses, c'est loin d'être suffisant pour faire face à Omicron.
Le gouvernement affirme, avec raison, que le Québec est déjà très vacciné. En effet, il est parmi les endroits dans le monde où la vaste majorité de la population a reçu deux doses du vaccin.
Par contre, il ne se démarque pas des autres pays quant à la troisième dose. Seuls le Chili et Singapour ont un taux de plus de 70 % pour la troisième dose, alors qu'au Québec, il est de 50 %. Et si on regarde dans le détail, s'il est d'un peu moins de 80 % pour les 50 ans et plus, chez les 18-25 ans, c’est à peine 30 %.
Selon le site Vaccine Tracker Québec (Nouvelle fenêtre), une initiative qui suit l’évolution de la pandémie et de la vaccination dans la province, afin d’obtenir une taux de vaccination de 75 % pour la troisième dose chez les 18 ans et plus, il resterait plus de 980 000 doses encore à administrer. Or, au rythme actuel d’environ 24 000 doses administrées par jour, cet objectif ne serait atteint qu'en janvier 2023.
De plus, les enfants de 5 à 11 ans ne sont pas encore admissibles à la dose de rappel au Québec.
C'est frustrant, déplore André Veillette, immunologiste membre de l'Institut de recherches cliniques de Montréal. On a fait une campagne de vaccination fantastique pour les deux premières doses, mais on l’a ratée avec la troisième dose, à cause de messages contradictoires et d’hésitations.
Et c'est d'autant plus dommage, souligne Benoît Mâsse, que les deux seules armes de protection qui restent sont le port du masque et les trois doses du vaccin. Le professeur de médecine sociale et préventive à l'École de santé publique de l'Université de Montréal estime en effet qu'il sera difficile, voire impossible, pour le gouvernement de réimposer des restrictions au Québécois comme il l'avait fait lors des vagues précédentes pour affronter le virus.
Quand les autorités parlent de la proportion de personnes adéquatement vaccinées, rappelle M. Veillette, on parle de ceux qui ont obtenu deux doses. Mais deux doses, c’est inadéquatement vacciné, insiste-t-il.
Des études démontrent en effet que la dose de rappel est essentielle, surtout pour faire face au variant Omicron, et encore plus le BA.2, qui est au moins 30 % plus contagieux que son petit frère, le BA.1.