La Terre a perdu environ un terrain de soccer de forêt vierge chaque 5 secondes
Radio-Canada
La planète a perdu en 2022 une surface de forêt vierge tropicale équivalente à 10 fois la surface de l'île de Montréal : des écosystèmes primordiaux détruits en grande majorité pour l'agriculture et l'élevage, selon une analyse de données satellitaires publiée mardi.
C'est l'équivalent d'un terrain de soccer d'arbres tropicaux que l'on a abattus ou brûlés toutes les cinq secondes, de nuit comme de jour l'an dernier – une surface détruite de 10 % supérieure à celle de 2021, conclut le World Resources Institute (WRI), ou Institut des ressources mondiales, sis à Washington.
Sa plateforme de surveillance satellitaire de la déforestation, Global Forest Watch (GFW), a enregistré en 2022 la destruction de plus de 4,1 millions d'hectares de forêts primaires tropicales, cruciales pour la biodiversité de la planète et le stockage de carbone.
Le pays le plus touché est le Brésil, avec une surface détruite qui représente 43 % des pertes mondiales, devant la République démocratique du Congo (13 %) et la Bolivie (9 %).
Nous sommes en train de perdre l'un de nos outils les plus efficaces pour combattre le changement climatique, protéger la biodiversité et soutenir la santé et les moyens de subsistance de millions de personnes, a commenté lors d'une conférence de presse Mikaela Weisse, directrice du GFW.
Les forêts primaires tropicales détruites en 2022 ont ainsi libéré 2,7 milliards de tonnes de CO2, soit l'équivalent des émissions annuelles de l'Inde, pays le plus peuplé du monde, selon le WRI, qui pilote ce rapport.
Ainsi, l'accélération de la destruction forestière se poursuit inexorablement, et ce, malgré les engagements pris lors de la COP26 à Glasgow en 2021 par les principaux dirigeants du monde.
« Depuis le début de notre siècle, nous avons assisté à une hémorragie de certains des systèmes écoforestiers les plus importants de la planète, malgré des années d'efforts pour inverser la tendance. »
À l'échelle de la planète, la végétation et les sols absorbent à eux seuls près de 30 % des émissions carbone depuis 1960, mais celles-ci ont augmenté de moitié.