![La tendance « expose » sur TikTok n’échappe pas à Trois-Rivières](https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_635/v1/ici-info/16x9/tiktok-expose-harcelement-intimidation-trois-rivieres.jpg)
La tendance « expose » sur TikTok n’échappe pas à Trois-Rivières
Radio-Canada
Connaissez-vous la nouvelle tendance TikTok? Elle vise à dévoiler au grand jour la personne la plus laide de l'école ou celle qui a le moins d'amis, pour ne nommer que ces catégories. Et cette tendance n'échappe pas à la ville de Trois-Rivières, ou déjà, plusieurs jeunes se sont fait « exposer », ce qui n'est pas sans conséquence.
Laurie Gauthier, 18 ans, fait partie des adolescentes qui ont été exposées sur TikTok. Elle dit que c'est en lien avec de mauvais choix qu'elle a faits par le passé. Heureusement, elle n’a pas été trop atteinte par la publication la visant. J'ai juste dit à la personne que c'est stupide dans les commentaires, et elle s'est fait bannir 30 secondes après. Pis j'avais plusieurs amis sur le même compte qui s'était fait "exposent", donc je pense que c'était tout du monde relié.
Exposer quelqu'un, c'est écrire une phrase souvent haineuse dans une vidéo TikTok, pour ensuite publier la photo d'une personne ciblée. Ces publications visent entre autres à élire la personne la plus laide de l'école ou celle qui a le plus de partenaires sexuels.
À Trois-Rivières des pages nommées expose Trois-Rivières cumulent des centaines d'abonnées. Et chaque publication engendre des dizaines de commentaires concernant la personne exposée.
Laurie Gauthier pense à ses petites cousines qui seraient sérieusement atteintes si elles étaient exposées de la sorte. Je connais [des personnes] qui sont plus jeunes, puis ça les atteint. J'ai des amis qui font de l'anxiété pis qui ont peur d'être là-dessus. C’est pourquoi elle se porte à la défense des victimes.
« Je prends la défense du monde dans les commentaires des fois. Je veux dire, arrêtez de faire ça, c'est du monde que je connais des fois qui n'ont absolument rien fait. »
Elle n'est pas la seule à souhaiter que cette vague de harcèlement en ligne cesse. Selon des jeunes rencontrés au hasard dans la rue, certains dénoncent ces publications. C'est vraiment sur le physique le pire, c'est pas le fun là.C'est un peu comme de l'intimidation en fait, relate un autre jeune, parce les gens, ils "bashent" sur la personne, puis souvent ils ne la connaissent même pas, c'est genre des opinions, ou quelqu'un qui a sorti avec l'ex de tel, pis tu les connais pas, c'est juste parce qu'elle a sorti avec ton ex, et ils vont commencer à être méchant et tout.
Une jeune fille constate que si elle était plus populaire, elle aurait vraiment peur que ça lui arrive, parce qu'après les gens te voient juste comment tu as été exposé.
Cette vague d'intimidation survient au moment où les jeunes se retrouvent sans filet : l'école fait relâche, et plusieurs maisons des jeunes sont fermées. Une animatrice de l'Alternative jeunesse à Trois-Rivières, Ariane Bérubé invite les jeunes victimes à dénoncer même pendant cette période. Je dirais de mettre les réseaux sociaux de côté, un petit peu pour laisser la poussière retomber. Sinon, moi je les invite à aller voir la police, parce qu'on sait que ça peut aller loin ce genre de situation là.