
La taxe carbone fait partie de la solution, disent des think tank
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Pendant que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, milite pour l’application d’une taxe carbone mondiale à la COP26, l’Institut économique Deloitte et le Centre d’action pour le climat prévoient qu’une telle mesure est efficace dans la réduction des coûts de transition, soit les investissements pour réduire les GES.
L’absence de taxe entraînerait une quantité excessive de carbone comme c’est le cas actuellement, précise Deloitte dans un rapport intitulé Un avenir prometteur.
Au Canada, le prix de la taxe carbone se base sur un prix de 20$ la tonne d’équivalent CO2 qui augmente de 10$ chaque année, pour atteindre 50$ la tonne en 2022. Par la suite, elle augmentera de 15$ par an, atteignant au final 170$ la tonne en 2030. Une telle politique mènerait le Canada à «un recul de 26% des émissions, soit l’atteinte du trois-quarts vers la cible fixée dans l’Accord de Paris».
Toutefois, des améliorations seraient les bienvenues, selon Deloitte. Les revenus générés devraient être réinvestis dans plusieurs domaines de l’économie, et non seulement redistribués aux consommateurs, comme prévu actuellement. Le modèle prévoit des revenus de 63,8 milliards de dollars par année d’ici 2030.
Deloitte et le Centre d’action pour le climat ont fait appel à des hypothèses normalisées qui montrent ce qui se passera dans les pays au cours des 50 prochaines années, jusqu’en 2070, selon un scénario où les températures du globe augmentent de 3 °C par rapport à un scénario où la réduction des émissions limite la hausse des températures à près de 1,5 °C. Et «ces scénarios illustrent que l’inaction climatique n’augure pas bien.»
L’institut économique Deloitte a utilisé ses modèles D.climate pour effectuer des simulations de la croissance économique et des émissions de carbone.
Dans un scénario où la hausse des températures se limite à 1,5 °, les coûts de transition atteignent leur maximum vers 2037, représentant une perte économique de 0,9 % du PIB en 2040. C’est à partir de 2060 qu’une incidence nette positive apparaît (+0,1 % du PIB). Dans ce modèle, l’économie canadienne enregistrera alors une croissance de 30 milliards de dollars d’ici 2070, par rapport à un monde marqué par l’inaction climatique, prévoit l’étude. De telles mesures ambitieuses contribuent à «réduire les pires effets du changement climatique et à éviter les dommages qui en découlent.»