La syndicalisation du secteur de l’hospitalité suscite l’intérêt, mais reste complexe
Radio-Canada
Des groupes de travailleurs soutiennent que l’intérêt des employés des secteurs de l’hospitalité et de la restauration pour la syndicalisation n’a jamais été aussi fort, mais qu’il reste de nombreuses barrières qui freinent le mouvement.
L’inflation, les moyens de pression exercés par des employés provinciaux et l’annonce de la syndicalisation de trois restaurants Starbucks de Victoria, Surrey et Langley relancent l’intérêt pour les syndicats et leur effet sur le marché du travail, disent des acteurs du milieu.
Les conditions sont de plus en plus difficiles pour les travailleurs qui tentent de joindre les deux bouts. Ça les incite à s’organiser, explique Michelle Travis, la porte-parole de la section locale no 40 du syndicat Unite Here, qui représente notamment des employés de l’hôtellerie.
Au café Starbucks syndiqué de Langley, la superviseure Sarah Anderson note que les conditions de travail ont incité les employés à former un syndicat.
Nous avons eu beaucoup de problèmes de sécurité et nous n’arrivions pas à obtenir de réponses de la direction, illustre-t-elle. Nous espérons que cela suscitera une vague qui s’étendra à toute la province et, peut-être, au pays.
La syndicalisation des cafés de Langley et de Surrey s’est produite en juin. Elle suivait de quelques semaines la suppression de l’obligation de tenir un vote de confirmation de la volonté des employés d’une entreprise de se syndiquer lorsque 55 % ou plus de ceux-ci ont signé une carte d’adhésion à un syndicat.
L’approche en deux étapes était l’une des barrières limitant la capacité des employés d’une entreprise de se syndiquer. Elle est levée, mais il en reste d’autres, soutient Michelle Travis.
Elle souligne entre autres qu’en vertu des règles en vigueur dans la province, les employeurs réticents peuvent souvent bloquer l’adoption de l’élément essentiel de l’établissement des conditions de travail : la convention collective.
Elle cite notamment l’exemple de l’hôtel Pan Pacific, à Vancouver, où des moyens de pression sont en cours pour une centaine de travailleurs ont été congédiés au début de la pandémie, mais n’ont toujours pas été réembauchés. Même s’ils sont syndiqués depuis le mois d’août 2020, ils n’ont toujours pas de convention collective.