La suspension de Carrie Bourassa, « douce amère » pour certains professeurs
Radio-Canada
Le congé sans solde de la professeure Carrie Bourrassa a entraîné plusieurs réactions dans la communauté académique de la Saskatchewan. Cette dernière était notamment la directrice scientifique de l'Institut de la santé des Autochtones (ISA), avant qu'une enquête de CBC remette en question ses origines autochtones.
Carrie Bourassa est depuis lundi en congé sans solde de l'Institut de la santé des Autochtones (ISA) pour une durée indéterminée. L’Université de la Saskatchewan l'a aussi suspendue de ses fonctions jusqu’aux conclusions d'une enquête sur la généalogie de la professeure.
Pour la chercheuse Caroline Tait, une professeure de psychiatrie à l'Université de la Saskatchewan, la décision de l'Université, qui a tardé, est un pas dans la bonne direction.
Mais le congé de Carrie Bourasse est tout de même « doux amer », affirme-t-elle.
Caroline Tait, elle-même d'origine métisse, a étudié la généalogie de Carrie Bourrassa pendant un long moment avant de déposer une plainte à l'Université à son sujet. Elle indique que son intention n'était pas de prouver que Carrie Bourrassa « n'était pas autochtone ». C'est plutôt le souci de découvrir « la vérité » qui l'a conduite, avec des collègues, à poursuivre cette démarche.
CBC a mené une enquête ayant révélé que Carrie Bourrassa n’avait pas d'ascendance métis, anichinabée ou tlingit, contrairement à ce qu’elle aurait prétendu durant plus de 20 ans. Carrie Bourassa n’a pas offert de preuves généalogiques pour soutenir ses affirmations. Elle a dit avoir retenu les services d'un généalogiste il y a plus de deux ans, afin de l'aider à déterminer qui étaient ses ancêtres. Cette recherche serait toujours en cours.
L’un des défis a été que Carrie Bourassa supervisait des étudiants, donnait des cours, assistait à des conférences et interagissait avec nos aînés, indique Caroline Tait. Quand la vérité a éclaté, nous savions que certaines personnes seraient très blessées, particulièrement des étudiants. Le plus dur a été que certaines personnes la tenaient en haute estime.