La SQ s’oppose à la divulgation de son rapport sur l’attentat du Métropolis
Radio-Canada
Dans le cadre de la poursuite au civil de quatre techniciens de scène présents lors de l'attentat du Métropolis contre la Sûreté du Québec et le SPVM, les avocats du procureur général du Québec se sont farouchement opposés au dépôt d'un rapport de huit pages seulement produit par la SQ elle-même, après la fusillade qui visait l’ancienne première ministre Pauline Marois.
Durant près d’une heure, les avocats ont plaidé pour que le rapport ne soit pas déposé en preuve, sous prétexte que le contenu était du ouï-dire de la part de l’autrice, Marina Dobos, et de son collaborateur, le capitaine de la SQ Louis Bergeron – maintenant à la retraite –, qui n’étaient pas présents le soir de l’attentat, même s’ils ont rédigé le document.
Les techniciens de scène reprochent au gouvernement du Québec, par le biais des deux services de police chargés de la sécurité, le soir du drame, de ne pas avoir instauré les mesures de sécurité nécessaires lorsque Richard Henry Bain a ouvert le feu au Métropolis, au cours du discours de Mme Marois, le soir du 4 septembre 2012.
Leur avocate, Me Virginie Dufresne-Lemire, a fait valoir que le document, dont l’existence aurait longtemps été niée, avait toute sa pertinence puisqu’il a été produit et approuvé par la Sûreté du Québec à la demande du gouvernement.
Denis Rioux, un ancien directeur général adjoint, a été appelé comme premier témoin, parce qu’il a non seulement mandaté les experts pour produire le document, mais a aussi approuvé la version finale.
Questionné par la poursuite, l’ancien haut gradé a avoué qu’il n’a pas évalué plusieurs points pour approuver le dépôt du rapport.
Cela implique le positionnement des policiers qui devaient assurer la sécurité du Métropolis, et donc déterminer si le périmètre de sécurité était adéquat ou non. Les plans de l’endroit fournis par Yves Desgagnés, l’organisateur du rassemblement péquiste, n'auraient pas non plus été évalués.
Denis Rioux a affirmé s'être contenté de lire le rapport pour l’approuver, le tout sans poser de questions supplémentaires à son capitaine Louis Bergeron, responsable de la division de protection des personnalités pour la Sûreté du Québec.
Dans ses conclusions, l’ancien haut gradé a admis que les conclusions étaient quelque peu télégraphiées lorsqu’il est mentionné que la SQ doit mieux s’arrimer avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour coordonner le déploiement et les communications sur le terrain.