La session cha-cha-cha
Radio-Canada
Un rythme endiablé et des faux pas, nombreux. Malgré l’omniprésence de la pandémie, la politique a définitivement repris ses droits. François Legault a prorogé la session, tenté de changer la conversation, mais la chorégraphie était engagée. Deux pas en avant sur la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé et puis un très grand pas en arrière.
Et comme danser à deux c’est mieux, c’est avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, le nouvel homme fort du gouvernement, que le duo a courbé l’échine devant les blouses blanches. Il avait pourtant promis de mettre les médecins de famille au pas, de les punir s’ils ne prenaient pas plus de patients, et puis il s’est laissé convaincre de ne pas sortir le bâton.
Au Salon bleu, de gros mots ont souvent été prononcés, notamment sur la gestion de la pandémie dans les Centre d'hébergement et de soins de longue duréeCHSLD. Pendant des semaines, le premier ministre, sur la ligne de feu, a répliqué, coup pour coup, aux accusations, souvent virulentes, des partis d'opposition.
Le ministre des Finances, Eric Girard, se révèle être une carte cachée : c’est le savant du gouvernement. Archi discipliné, on peut le trouver à son bureau six jours semaine dès 6 h, sans faute, pandémie ou pas.
Sa rigueur et sa transparence lui valent le respect tant de ses collègues que de ses adversaires. Le minibudget qu’il a présenté a presque fait l’unanimité. Pour François Legault, c’est un souci de moins, d'autant que, politiquement, quand l’économie va, tout va.
Sonia LeBel est une habituée du podium politique. Elle n’a raté aucune des tâches délicates qui ont atterri sur son bureau. C’est une machine, dit un collègue au Cabinet alors qu’elle a réussi à régler, sans loi spéciale, le conflit avec les employés des centres de la petite enfance. Une valeur sûre au gouvernement et, surtout, une authentique joueuse d’équipe.
Qui aurait pensé que le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, relèverait le défi de la politique? C’est un travailleur tranquille qui ne carbure pas aux feux de la rampe. Il a livré une réforme majeure de la Direction de la protection de la jeunesseDPJ. Ce qui lui a valu devant les membres du Conseil des ministres (sûrement un peu jaloux) les félicitations sincères du premier ministre, qui a souligné qu’un neurologue pédiatrique avait sa place au gouvernement.
La vice-première ministre Geneviève Guilbault roule à un train d’enfer. Elle est de toutes les tribunes. Son annonce sur le bracelet antirapprochement pour contrer la violence conjugale est un véritable tour de force. C’est une ministre hyper comme dans hyper douée, hyper productive, et hyper instagrammable.
Mais, face à ses adversaires, à qui elle répond souvent les mains dans les poches, elle peut aussi être hyper partisane, voire hyper baveuse.