La semaine de travail d’Alphonso Davies ne fait que commencer
Radio-Canada
EDMONTON – Par mégarde, l’annonceur du stade du Commonwealth a nommé Alphonso Davies deux fois pendant la présentation des joueurs, vendredi. On aurait pu se mettre à rêver. Quel jeu déploierait le Canada s’il comptait sur deux Alphonso Davies?
Contre le Costa Rica, c’eût peut-être été compliqué. À son retour dans la ville qui l’a vu grandir, Davies semblait parfois vouloir trop en faire. Les dribles infructueux à travers trois joueurs étaient la règle plutôt que l’exception.
En même temps, peut-on réellement reprocher cet écart à la grande vedette du Canada? N’est-il pas naturel d’agir ainsi dans ces circonstances?
Le sélectionneur John Herdman n’a pas l’intention de le critiquer. Cette envie de défier, de provoquer – de jouer! –, c’est ce qui a fait en sorte que Davies est devenu Davies. En poussant la logique plus (trop?) loin, ce qui a précédé son fameux but contre le Panama, n’était-ce pas « trop en faire »?
Si Davies ne s’était pas déchaîné pour aller empêcher le ballon de sortir en touche, le Canada se serait-il retrouvé dans une position précaire? Probablement pas. Mais c’est parfois ainsi que les grands joueurs marquent l’imaginaire.
Ce que les supporteurs veulent voir, c’est Alphonso qui a le ballon, a soutenu Herdman en point de presse après la victoire de 1-0 contre le Costa Rica. Ensuite, ils veulent le voir dribler. Je n’enlèverai jamais ça de son jeu.
Avec le temps, a rappelé le sélectionneur, Davies reconnaîtra davantage les moments qui peuvent être tout aussi électrisants pour le public qu’ils sont productifs pour l’équipe. Et son joueur étoile l’a d’ailleurs démontré vendredi soir.
Cette course réalisée au dernier instant, à la 15e minute, pour aller reprendre un ballon de Liam Millar dans la surface. Ce centre au second poteau quelques minutes après le retour des vestiaires qui a frôlé la tête de Millar. Ce tir dévissé à la réception d’un centre de l’excellent Sam Adekugbe qui aurait pu devenir le but du 2-0.
Moins spectaculaire, certes, mais la foule d’Edmonton s’est levée chaque fois.