La santé mentale des tout-petits doit être prise en compte, selon un organisme
Radio-Canada
Même les plus petits peuvent souffrir de troubles de santé mentale, une problématique qui peut avoir des répercussions pendant plusieurs années et à laquelle on doit donc s'attaquer, prévient l'Observatoire des tout-petits à l'occasion de la semaine québécoise de la santé mentale.
On estime ainsi que la moitié des troubles de santé mentale qui touchent les plus petits perdureront pendant l'enfance s'ils ne sont pas traités.
Si on a beaucoup parlé de l'impact de la pandémie et des mesures sanitaires sur la santé mentale des enfants, des adolescents et des adultes, la santé mentale des tout-petits a moins retenu l'attention.
« On a tendance à ne pas penser que ce soit possible. On se dit mon Dieu, à cet âge-là, ils sont beaucoup trop jeunes pour vivre ce genre de problématique. Pourtant, ce n'est pas le cas. »
La fréquence des troubles de santé mentale chez les tout-petits serait comparable à celle observée chez les enfants d'âge scolaire, précise l'Observatoire. La situation aurait été exacerbée par l'isolement social des familles, le stress lié à la pandémie, les nombreux changements imprévus dans la vie des tout-petits et les problèmes d'accès aux ressources en santé mentale.
Les problèmes de santé mentale qui touchent les tout-petits peuvent être plus difficiles à diagnostiquer, notamment parce que les enfants ne sont souvent pas encore en mesure de s'exprimer clairement. Même les parents pourront peiner à distinguer un caprice d'une situation plus grave.
Il y a donc un risque que les rares données dont on dispose à ce sujet sous-estiment l'ampleur réelle du problème, puisque plusieurs professionnels de la santé préféreront attendre l'entrée à l'école avant d'y aller d'un diagnostic.
Ce que les études documentent dans plusieurs pays, c'est une augmentation chez les enfants de symptômes anxieux et dépressifs, une augmentation des troubles de comportement, une diminution des capacités d'attention des enfants et une diminution de la quantité et de la qualité du sommeil, a énuméré Mme Dagenais.
« Donc tout ça, ça peut être des façons dont s'expriment les problématiques de santé mentale chez les tout-petits. »