La santé mentale des policiers autochtones compromise par le sous-financement
Radio-Canada
Une nouvelle étude montre que le sous-financement des forces de police autochtones en Ontario nuit à la santé mentale des agents qui patrouillent dans les réserves, et conclut que plus d’investissements de la part des gouvernements fédéral et provincial sont nécessaires.
Cette étude sur la santé mentale a été commandée par l’organisation des chefs de police autochtones de l'Ontario (Indigenous police Chiefs of Ontario, IPCO). Elle révèle que la culture interne des neuf services de police des Premières Nations ne favorise pas la santé mentale des membres .
Le rapport formule 27 recommandations, la plupart d'entre elles portant sur la nécessité d'un financement accru de la part des gouvernements provincial et fédéral.
Le chef de la police Nishnawbe Aski, Roland Morrison, qui est aussi président par intérim de l’Association des chefs de police autochtones de l’Ontario, souligne que le but de cette étude était de justifier le besoin de financement additionnel de la part d’Ottawa et de Queen’s Park.
Cela nous dit beaucoup. Ça montre que nous sommes sous-financés, affirme-t-il.
C’est difficile pour nous de dire du mal des bailleurs de fonds. Ils aimeraient bien nous donner plus d’argent. Nous savons aussi qu’ils font face à des contraintes. Ils ne peuvent pas simplement nous faire un chèque en blanc.
Même s’il était bien au courant des défis auxquels font face ses agents répartis à travers 12 Premières Nations isolées dans le Nord de l’Ontario, M. Morrison dit avoir été surpris par certaines des conclusions du rapport.
Les agents autochtones affirment notamment qu’il est plus stressant pour eux de travailler dans leur communauté d’origine, surtout lorsqu’ils doivent s’occuper de cas de crimes violents au quotidien.
Les corps policiers autochtones réclament depuis plusieurs années un financement plus stable et une réévaluation de la formule actuelle, selon laquelle le gouvernement fédéral fournit 52 % des coûts d’exploitation, le reste étant fourni par les provinces.