La santé mentale des infirmières s’effrite au fil des vagues, selon plusieurs études
Radio-Canada
Alors que les vagues de la pandémie de COVID-19 se succèdent, le personnel soignant est à bout de souffle et de plus en plus nombreux à songer à quitter la profession.
Une multitude d’études et d’enquêtes partout au monde sur l’état de santé mentale des travailleurs de la santé convergent vers un seul et même constat : le personnel est à bout. Les infirmières et infirmiers du Québec et de l’Ontario n’y échappent pas.
Amélie Perron est coprésidente de l’Observatoire infirmier, qui rassemble plusieurs chercheurs de différentes universités, dont l’Université d’Ottawa, l'Université Victoria, l’Université McGill et l’Université du Québec en Outaouais (UQO).
L’état général de santé psychologique des infirmières et infirmiers est inquiétant et s’effrite de vague en vague, selon Mme Perron qui constate que de plus en plus d’entre eux présentent des taux anormalement élevés de symptômes liés à l'anxiété, au stress post-traumatique, à la dépression et à l'insomnie.
C’est extrêmement préoccupant, c’est très troublant les données qu’on voit. [...] On a aussi des proportions anormalement élevées de personnel qui développe des idées suicidaires, rapporte Amélie Perron, également professeure titulaire en sciences infirmières à l’Université d’Ottawa.
Le nombre de professionnels de la santé qui envisagent sérieusement de quitter la profession ou qui ont déjà entamé des démarches en ce sens est également à la hausse souligne Amélie Perron, qui fait un lien direct avec la pandémie et la façon dont elle a été gérée depuis bientôt deux ans.
Le fait de se retrouver dans des vagues successives de pandémie sans aucune fin en vue réellement, je pense qu’il y en a qui ont décidé de jeter l’éponge et de tirer leur révérence, malheureusement, croit Amélie Perron.
Au Québec, ajoute-t-elle, les conditions du personnel infirmier étaient déjà très mauvaises avant que la pandémie frappe.
« Ça arrive à un moment où on ne peut absolument pas se passer de cette main-d'œuvre. »