La sécurité agricole, une priorité à Sainte-Perpétue
Radio-Canada
Dans une région rurale comme celle du Centre-du-Québec, qui compte plus de 3 300 entreprises agricoles, l’enjeu de la sécurité à la ferme concerne toute la population. Des organisations ont choisi d’en faire une priorité et c’est sous ce thème que s’est déroulée la neuvième édition de Sécurijour à l’école La Jeunesse de Sainte-Perpétue.
L’activité a permis aux 70 élèves de découvrir différents types de risques, grâce aux ateliers de simulations animés par de nombreux professionnels, dont des policiers, des pompiers et des agriculteurs. Plusieurs outils agricoles et des véhicules comme un camion de pompier, un tracteur et un camion lourd ont tôt fait de capter l’attention des enfants de 4 à 12 ans.
Ce qu'on veut de cette journée-là, c'est que les enfants soient capables de reconnaître les dangers agricoles, et les animateurs veulent que les enfants soient capables d'adopter des comportements sécuritaires face aux dangers agricoles, précise Joëlle Cantin, administratrice du syndicat des Agricultrices Centre-du-Québec. On fait monter les enfants dans les tracteurs pour qu'ils voient ce qu'on voit. On fait vivre à l'enfant toutes sortes de situations.
Ce ne sont pas que les risques agricoles qui ont été présentés aux écoliers. On a également voulu insister sur des notions quotidiennes. Parmi ces situations, ils ont pu apprendre à utiliser un extincteur en manipulant l’appareil. À quelques pas, des policières ont répété l’importance du port du casque à vélo, en utilisant un cerveau en gelée pour démontrer les effets d’une chute.
Le Sécurijour est l’une des raisons pour lesquelles Joëlle Cantin a choisi d'investir du temps auprès de ses paires.
Ça fait partie de notre réalité, la conciliation travail-famille, poursuit la mère de deux jeunes enfants. On ne s'en rend pas compte, mais l'enfant est toujours avec nous. Le Sécurijour force une discussion avec les parents. Ici, dans un milieu agricole, beaucoup d'enfants sont les fils et filles de producteurs. En tant qu'agriculteurs, ça nous fait prendre conscience des dangers, des façons de s’équiper pour éviter des accidents et d’expliquer aux enfants les risques pour qu’ils comprennent comment réagir.
Même son de cloche pour Marc-André Goudreau-Boisclair, propriétaire de la ferme Val des Bois et père de deux garçons fréquentant l’école de Sainte-Perpétue : Ce qu'on apprend, c'est les règles de base, la façon de respecter les distances avec les tracteurs et les camions, de connaître la notion des angles morts sur les véhicules.
Le producteur laitier est convaincu que la prévention passe par l’adoption de comportements simples. Ce serait la pire affaire qui pourrait m'arriver s'il arrivait quelque chose de fatal ou même de mineur à un enfant, confesse-t-il. On doit gérer le danger au quotidien. Des gens que je connais ont été confrontés à des drames et ça marque à vie. Un danger peut nous paraître minime, mais il faut garder en tête que ça peut nous couper un doigt, nous couper un bras, nous couper la vie.
Yvan Bergeron sait à quel point une imprudence peut faire basculer toute une vie. Le 30 octobre 2011, il a été victime d’un accident survenu sur sa ferme. En procédant à des travaux d’entretien, une pièce de vêtement s’est coincée dans un engin rotatif en mouvement. Trois jours plus tard, son bras droit a dû être partiellement amputé. Depuis, il a appris à composer avec sa nouvelle réalité, non sans difficulté : Je répartis mes tâches selon ce que je suis capable de faire.