La Russie en défaut « sélectif » sur ses paiements en devises
Radio-Canada
L'agence de notation financière S&P Global Ratings a abaissé samedi la note de la Russie pour ses paiements en devises étrangères au niveau de « défaut de paiement sélectif », après que Moscou a réglé en roubles une dette en dollars au début de la semaine.
La notation de l'agence, pour les paiements en devises étrangères comme le dollar, est abaissée à SD, tandis que la note reste à CC pour les paiements en roubles, selon un communiqué de l'agence, qui annonce également arrêter immédiatement ses notations sur la Russie, conformément aux exigences de l'Union européenne.
Il ne reste qu'un cran plus bas que SD dans l'échelle de l'agence : la note D, pour défaut.
Nous ne pensons pas que les investisseurs seront en mesure de convertir ces paiements en roubles en dollars équivalents aux montants dus initialement, ni à ce que le gouvernement convertisse ces paiements dans le délai de grâce de 30 jours, estime S&P.
L'agence estime que les sanctions contre la Russie risquent d'être renforcées dans les prochaines semaines entravant la volonté et les capacités techniques de la Russie d'honorer les clauses de ses obligations envers les débiteurs étrangers.
Comme tous les États, la Russie emprunte de l'argent sous forme d'obligations, souvent en dollars, et doit payer régulièrement des intérêts et rembourser le capital.
Un pays est considéré en défaut de paiement quand il est incapable d'honorer ses engagements financiers auprès de ses créanciers, qui peuvent être des États, des institutions financières (Fonds monétaire international, Banque mondiale, etc.) ou des investisseurs sur les marchés financiers. Le défaut est qualifié de partiel quand l'État ne rembourse pas une partie de ses obligations.
Pendant plusieurs semaines, la Russie a écarté le danger d'un défaut, le Trésor américain ayant permis l'utilisation de devises étrangères détenues par Moscou à l'étranger pour régler des dettes extérieures. En mars, la Russie a ainsi payé plusieurs tranches d'intérêts, démontrant sa volonté et sa capacité à rembourser.
Mais depuis lundi, les États-Unis n'autorisent plus la Russie à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines. Par conséquent JP Morgan, qui servait de banque correspondante, a bloqué un paiement.