La Russie dans la ligne de mire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU
Radio-Canada
L'invasion russe en Ukraine sera au cœur de la session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU qui s'ouvre lundi, avec en point d'orgue la publication d'une enquête sur les crimes de guerre commis dans le pays.
Iran, Éthiopie, Syrie, Haïti, Nicaragua... de nombreuses situations de violations des droits humains animeront les débats pendant près de six semaines à Genève, dans un contexte de vives tensions internationales.
Jamais le Conseil des droits de l'homme (CDH) n'a siégé aussi longtemps, signe selon certains de son importance au moment où la Déclaration universelle des droits de l'homme célèbre ses 75 ans. Mais pour certains pays peu réputés pour leur respect des droits humains et qui mènent la charge pour mettre fin aux mandats d'enquêteurs onusiens, ce calendrier à rallonge est le fruit d'une trop grande ingérence de l'institution onusienne dans les affaires des États.
Près de 150 hauts dirigeants, dont les chefs des diplomaties française, américaine, chinoise, iranienne et ukrainienne, prendront la parole de lundi à jeudi, un record.
Moscou devrait envoyer jeudi son vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Malgré les appels des ONG, il n'est pas sûr que les diplomates quittent la salle au moment de son discours comme ils l'avaient fait l'an dernier pour son chef Sergueï Lavrov, qui était intervenu en visioconférence.
On peut s'attendre à des discours assez forts, certaines divergences, a prévenu l'ambassadeur suisse Jürg Lauber.
Le ton sera donné dès lundi par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et le Haut-Commissaire aux droits de l'homme Volker Türk, avec des discours très attendus sur la guerre en Ukraine après l'adoption à une très large majorité d'une résolution par l'Assemblée générale des Nations unies exigeant un retrait immédiat des troupes russes.
La tension sera également vive à la fin de la session lors du vote sur la poursuite des travaux des enquêteurs sur l'Ukraine, qui présenteront leur premier rapport écrit le 20 mars après avoir déjà fait état en septembre de crimes de guerre.
L'ambassadrice ukrainienne Yevheniia Filipenko plaide pour un renforcement de la résolution définissant le mandat des enquêteurs, mais il n'est pas sûr que le texte final reflète cette volonté car Kiev et ses alliés occidentaux devront convaincre certains pays hésitants à critiquer Moscou de ne pas grossir les rangs des abstentionnistes.