
La recherche de possibles tombes anonymes près d’un ancien pensionnat s'amorce en Alberta
Radio-Canada
Des fouilles à l’aide d’un radar pénétrant pour retrouver d’éventuelles sépultures anonymes ont commencé, mardi, sur le site de l'ancien pensionnat pour Autochtones Blue Quills, situé dans le centre de l'Alberta. Elles devraient durer cinq jours, mais l'analyse des résultats n'est pas prévue avant le milieu de l'hiver.
Le site sur lequel se déroulent les fouilles est aujourd’hui occupé par l'Université nuxełhot'įne thaaɁehots'į nistameyimâkanak Blue Quills, un établissement d’enseignement autochtone dirigé par sept Premières Nations.
Nous avons entendu de nombreux survivants au fil des ans parler d'enterrements et de décès d'enfants, a déclaré, mardi, Sherri Chisan, présidente de l'Université.
Il y a un sentiment d'urgence parce que beaucoup de gens qui étaient ici quand ils étaient enfants vieillissent et, avec toute l'attention qui a été portée l'année dernière [sur le site], les gens veulent savoir, ajoute-t-elle.
Les recherches ont été financées par le ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC), ainsi que par des fonds provenant de ressources universitaires. Elles sont dirigées par Kisha Supernant, directeur de l'Institut d'archéologie des Prairies et des Autochtones de l'Université de l'Alberta.
Des missionnaires catholiques ont d’abord établi l'école à Lac La Biche, en 1891. Sept ans plus tard, en 1898, elle a été transférée à la Première Nation de Saddle Lake et a été renommée Blue Quills.
L'école a été de nouveau relocalisée en 1931 près de St. Paul, à environ 150 kilomètres au nord-est d'Edmonton.
En 1970, face à la volonté du gouvernement fédéral de fermer l’établissement, la communauté a tenu à le transformer en résidence et en école, la première du genre à être contrôlée par les Premières Nations au pays.
Nos ancêtres, nos parents et nos grands-parents ont [alors] dit: "Non, nous allons reprendre l'école pour en faire un endroit où nos membres pourront récupérer et restaurer ce qui leur a été pris au pensionnat", témoigne à ce propos Sherri Chisan.