La rémunération à l’acte dissuaderait les futurs médecins de famille de s’établir en C.-B.
Radio-Canada
Le modèle du paiement à l’acte des médecins de famille en Colombie-Britannique dissuade les aspirants médecins de poursuivre leur travail et contribue à la pénurie continue de médecins de famille dans la province, selon un article paru dans la revue médicale Le Médecin de famille canadien.
Les professeurs et auteurs de cet article ont constaté que les médecins choisissent davantage le travail en milieu hospitalier et la pratique spécialisée plutôt que la médecine familiale, en partie parce qu'ils s'inquiètent des conséquences du modèle de rémunération à l'acte de la Colombie-Britannique.
Un modèle où les médecins et les hôpitaux sont payés par la province pour chaque visite en cabinet, examen ou opération. La plupart des médecins sont payés environ 30 $ par visite, qu'il s'agisse d'un simple rhume ou d'un problème de santé chronique complexe.
Pour rester à flot, les médecins disent devoir travailler en permanence avec un grand nombre de patients et gérer leur cabinet comme une entreprise, payant les frais généraux comme le personnel et les bureaux à un taux moyen d'environ 60 $ l'heure ou plus.
Selon la Dre Goldis Mitra, une médecin de famille et professeure adjointe qui a coécrit le rapport, ce type de paiement oblige le médecin de famille à faire tout ce qui touche aux soins du patient, à savoir les soins médicaux, les soins infirmiers et le travail administratif.
Alors que les [cas de] patients sont devenus de plus en plus complexes, il devient clair que cela ne fonctionne pas pour les patients ou pour les soignants.
Les professeurs ont interviewé 63 jeunes médecins dans trois provinces (Colombie-Britannique, Ontario et Nouvelle-Écosse), et ont constaté que de nombreux répondants préféreraient des modèles de financement alternatifs.
En mai 2020, le Collège des médecins de famille du Canada s’est dit en faveur de modèles de financement alternatifs dans le but de mieux soutenir la continuité des soins et d'empêcher les médecins de famille de quitter leur emploi.
La Dre Goldis Mitra explique que bon nombre de médecins interrogés souhaitaient entrer dans une pratique en cabinet, ils voulaient être ce que nous considérons comme le médecin de famille traditionnel, dit-elle.