
La réintégration de toponymes autochtones fait son chemin en Colombie-Britannique
Radio-Canada
Un nombre grandissant de communautés en Colombie-Britannique réintègrent des toponymes autochtones et certaines envisagent même de changer de nom complètement, à la demande de membres de Premières Nations locales.
Le mois dernier, le conseil municipal du village de Queen Charlotte, dans l’archipel de Haida Gwaii, a voté à l’unanimité pour devenir Daajing Giids, chapeau commun ou chapeau dansant en langue haïda, une décision approuvée par une majorité de résidents lors des consultations, affirme le maire, Kris Olsen.
C’est une question de respect, parce que nous habitons ici sur Haida Gwaii, le territoire ancestral des Haïdas, dit M. Olsen. C’est juste être de bons voisins, respectueux, et travailler ensemble à un avenir commun.
Powell River, sur la côte Sunshine, réfléchit aussi à un changement de nom, un processus enclenché à la demande de la nation Tla’amin.
La petite ville, fondée au début du siècle dernier pour loger des travailleurs de l’industrie forestière, a été nommée en l’honneur d’Israel Powell, premier surintendant du Département des affaires indiennes pour la Colombie-Britannique de 1872 à 1889, explique la Municipalité sur son site Internet.
Connu notamment pour sa condamnation des cérémonies du potlach, une pratique culturelle et politique importante dans les communautés autochtones du Pacifique nord-ouest, et pour son implication dans l’élaboration de la loi fédérale qui les interdira jusqu’en 1951, Isaac Powell a aussi joué un rôle majeur dans l’établissement des premiers pensionnats pour Autochtones dans l’Ouest.
La ville de Powell River indique que 3800 personnes se sont exprimées sur l’éventualité d’un changement de nom. Le conseil municipal sera appelé à se prononcer sur le sujet après avoir reçu un rapport faisant état du résultat de ces consultations, ce qui est prévu durant l’été.
Sur l’île de Vancouver, le district régional d’Alberni-Clayoquot a de son côté entrepris une conversation sur la possibilité de renommer le lac Sproat, un lieu populaire auprès des touristes et des résidents nommé d’après Gilbert Sproat, fondateur de la première scierie de Port Alberni.
Le lac se nommait Kleecoot jusqu’à la seconde moitié du 19e siècle.