![La réforme Drainville suscite des réactions en Abitibi-Témiscamingue](https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_635/v1/ici-info/16x9/drainville-bernard-education.jpg)
La réforme Drainville suscite des réactions en Abitibi-Témiscamingue
Radio-Canada
La réforme du système de l’éducation annoncée jeudi par Québec suscite des réactions en Abitibi-Témiscamingue.
Le projet de loi déposé par le ministre Bernard Drainville soulève des questions et des inquiétudes auprès de certains intervenants de la région. Avec cette réforme, le ministre de l’Éducation pourra nommer les dirigeants des centres de services scolaires et infirmer leurs décisions si elles ne respectent pas les orientations du gouvernement.
C’est cette centralisation que dénonçaient les élus scolaires quand leurs postes ont été abolis en 2020, et ce n’est pas fini selon l’ancien président de la Commission scolaire Rouyn-Noranda (CSRN), Daniel Camden.
Je suis très déçu, mais en même temps, on s’y attendait. Nous, on l’a dénoncé lorsqu’ils ont voulu se départir des élus scolaires locaux, qu’il y aurait une centralisation vers Québec des décisions, rappelle-t-il.
« C’est juste la suite logique. La prochaine étape après ça, je vous l’annonce, ça va sûrement être les fusions de centres de services scolaires. Un peu comme en santé, il va y en avoir un pour la région, et les décisions seront de plus en plus prises par Québec, directement à Québec »
Celui qui a été président de la CSRN pendant sept ans et vice-président pendant cinq ans déplore la perte d’une couleur locale, d’une agilité que possédaient les commissions scolaires.
Dans les dernières années, on faisait souvent des budgets déficitaires, parce qu’on maintenait des services qui n’étaient pas financés par Québec. Maintenant, le directeur général, si Québec lui demande d’arriver avec un budget équilibré, tout ce qu’il a à faire, c’est de couper des postes qui ne sont pas financés. Lorsqu’on réalisait que l’on avait besoin de plus d’éducateurs spécialisés dans certains secteurs, on ne se cassait pas la tête, on les ajoutait et on pouvait justifier nos décisions, raconte Daniel Camden.
Selon la réforme, le ministre de l’Éducation décidera aussi de la formation continue obligatoire des enseignants. Il s’agit d’un recul selon le Syndicat de l’enseignement de la Jamésie et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEJAT).
En 2019, lors du dépôt du projet de loi 40, le ministre Jean-François Roberge était venu inscrire en toutes lettres dans la loi qu'il venait reconnaître la grande expertise pédagogique des enseignants. Que ce soient eux et personne d’autres qui peuvent choisir leur formation continue. C’est pour ça qu’on parle d’un recul aujourd’hui, affirme le président Yvan Dallaire.