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La puissance d’Hydro-Québec menacée par le poids des véhicules électriques
Radio-Canada
Hydro-Québec devra augmenter sa capacité pour répondre aux besoins des véhicules électriques de plus en plus nombreux et de plus en plus lourds. C'est ce que démontre une nouvelle étude réalisée à Polytechnique et à l'Université de Montréal, obtenue par Radio-Canada. La société d'État demeure confiante, même si elle n'a pas de vision précise de la demande au-delà de 2032.
La transition arrive et il va falloir faire des changements, sinon, on n'y arrivera pas, conclut Simon Brassard, l'auteur de l'analyse. L'étudiant en physique a été encadré dans son travail par Normand Mousseau, chercheur associé à la Chaire en transformation du transport de l’Université de Montréal et Polytechnique.
Selon leurs calculs, si les 5 millions de voitures et camions légers du Québec devenaient tous électriques, demain matin, il risquerait de manquer de puissance dans le réseau d'Hydro-Québec pour alimenter leur recharge durant l'hiver.
« Clairement, on ne peut pas continuer dans l’état actuel, parce que le système électrique ne sera pas capable d’endurer le changement. »
L'enjeu n'est pas de manquer d'électricité (les ressources sont grandes), mais plutôt de manquer de capacité à fournir cette électricité à tous ceux qui la demandent au même moment. C'est ce qu'on appelle la puissance.
La puissance d'Hydro-Québec est actuellement de 37 gigawatts (GW). Certaines journées très froides, le réseau est déjà à pleine capacité. Or, l'étude conclut que dans un hiver standard, on aurait besoin de 3,65 GW au minimum avec le parc de voitures actuel électrifié.
Il pourrait donc manquer au moins 10 % de puissance (3,65 GW sur 37 GW) pour que les véhicules électriques puissent se recharger. Et les besoins s'accentuent avec le froid, mais aussi avec les années qui passent.
L'étude tient compte du fait que le nombre de véhicules de promenade augmente constamment, année après année, au Québec. Les besoins de puissance devraient donc augmenter en 2030 puis en 2040.
Dans son calcul, l'auteur prend aussi en compte la hausse du poids des véhicules, puisqu'une voiture électrique pèse plus lourd qu'une voiture à essence, à cause de la batterie. Un véhicule plus lourd a besoin de plus d'énergie pour être propulsé.