La protectrice des enfants du Manitoba demande de l’aide pour les jeunes Autochtones
Radio-Canada
La protectrice des enfants et des jeunes du Manitoba demande à la province d’allouer plus de ressources aux communautés et aux intervenants communautaires afin d’éviter de nouveaux suicides et homicides chez les garçons autochtones. Elle a publié jeudi un nouveau rapport comprenant quatre recommandations afin de remédier à cette situation.
Son rapport publié jeudi, intitulé « Finding the Way Back » (Retrouver le chemin du retour), révèle les circonstances entourant le suicide ou le décès par homicide de 45 garçons âgés de 12 à 17 ans pendant la période allant de 2009 à 2018. Le rapport a pris en compte seulement des cas où la protectrice des enfants était responsable de l’examen suivant les décès.
Sur les 45 jeunes décédés, 35 étaient issus des Premières Nations et 2 étaient Métis.
Si les intervenants se concentrent sur la toxicomanie ou la violence familiale, ils négligent ou évitent souvent la question plus large du traumatisme [intergénérationnel] dans les familles et les communautés autochtones.
Le rapport s’est penché notamment sur de mauvaises expériences vécues par des jeunes avec des intervenants, mais aussi la pauvreté, les problèmes de toxicomanie des membres des familles et les taux de fréquentation scolaire.
Il souligne que les traumatismes intergénérationnels et la colonisation ont eu un effet négatif sur la situation dans laquelle les garçons autochtones se trouvaient.
Les procédures du gouvernement et de l’Église nous ont volé nos enfants. Nous essayons toujours de surmonter les séquelles de cette époque, a affirmé Ed Azure, l’un des cinq aînés autochtones qui ont examiné le rapport avant sa publication, lors d’une conférence de presse jeudi.
Le rapport indique que 69 % des garçons ont été pris en charge par les Services de l’enfance et de la famille à un moment ou un autre, que 76 % d’entre eux avaient une consommation problématique d’alcool et de drogues et que près de la moitié ont été hospitalisés pour des problèmes de santé mentale.
L’oppression permanente exercée par les structures coloniales continue d’avoir un impact sur la santé et le bien-être des peuples autochtones. Cela entraîne des expériences de marginalisation qui contribuent à un risque accru de préjudice pour les garçons des Premières Nations, ainsi que les garçons inuits et métis du Manitoba. On note aussi une augmentation de risque de décès par suicide et par homicide, a déclaré la protectrice intérimaire des enfants et des jeunes du Manitoba, Ainsley Krone.