La protection du caribou toujours dans la mire d’Ottawa
Radio-Canada
Le ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Steven Guilbeault, n’en démord pas. Si Québec n’agit pas, il aura recours à la Loi sur les espèces en péril pour protéger le caribou.
Nous avons entamé les travaux nécessaires pour pouvoir utiliser ce pouvoir, si nous devons le faire. C’est ce qu’a affirmé le ministre Guilbeault lors de son entrevue à l’émission Info-Réveil sur les ondes de Radio-Canada.
La Loi sur les espèces en péril permet au ministre d’adopter un décret d’urgence et de faire cesser toute activité qui nuit à une espèce désignée. Il faut s’assurer que cette espèce ait l’habitat nécessaire non seulement pour survivre, mais aussi pour s’épanouir, précise-t-il.
Le ministre pourrait donc interdire les activités forestières sur des territoires qui font partie de l’aire de répartition du caribou. On n’en est pas là, mais je vous dirais que le chronomètre est parti, pondère Steven Guilbeault.
Il explique qu'une telle intervention doit respecter un cadre légal qui impose des consultations. Le processus peut s’étendre de plusieurs mois à plusieurs semaines.
En janvier dernier, Steven Guilbeault écrivait au ministre québécois des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, pour lui faire part de son intention d’utiliser cette législation, comme il l’a fait à l’automne pour protéger l’habitat de la rainette faux-grillon.
Le ministre Guilbeault invitait aussi son homologue responsable de l’environnement au Québec, le ministre Benoît Charette ainsi que Pierre Dufour à une rencontre pour discuter de la protection du caribou.
À cette invitation, le ministre Dufour a surtout répondu qu’il considérait l’intervention de Steven Guilbeautl comme une ingérence dans les pouvoirs provinciaux. Le ministre Dufour décrivait le Québec comme un précurseur, notamment en raison de son investissement pour la mise en enclos des caribous de Val-D'Or et de Charlevoix ainsi que des femelles gestantes de la Gaspésie.
Steven Guilbeault rappelle qu’il s’agit d’une compétence partagée, mais que la question n’est pas politique, mais environnementale.