La prise d’Addis Abeba n’est qu’une question de temps, selon les rebelles éthiopiens
Radio-Canada
La prise de la capitale éthiopienne Addis Abeba est « une question de mois, si ce n'est de semaines », a estimé mercredi un groupe rebelle de l'ethnie oromo, allié aux Tigréens du TPLF qui combattent des troupes progouvernementales dans le nord du pays.
Les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont affirmé ce week-end avoir pris les villes de Dessie et Kombolcha, situées à un carrefour routier stratégique à 400 kilomètres au nord d'Addis Abeba.
Dans le même temps, l'Armée de libération oromo (OLA), groupe rebelle de l'ethnie oromo qui s'est allié au TPLF, a annoncé être entré dans plusieurs localités plus au sud, le long de l'autoroute menant à Addis Abeba.
Si les choses continuent dans la dynamique actuelle, alors [la prise d'Addis Abeba] est une question de mois, si ce n'est de semaines.
Cette déclaration fait écho à celles d'un porte-parole du TPLF, Getachew Reda, qui avait affirmé en juillet à l'AFP : S'il faut marcher sur Addis pour protéger le Tigré, nous le ferons.
Les combattants de l'OLA et du TPLF se sont déjà rejoints et sont en contact constant, a affirmé Odaa Tarbii, assurant que la chute du premier ministre Abiy Ahmed est courue d'avance.
Les communications sont coupées dans une grande partie du nord de l'Éthiopie et l'accès des journalistes est restreint, ce qui rend difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain.
S'il dément toute progression rebelle, le gouvernement a décrété mardi l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire, tandis que les autorités d'Addis Abeba ont demandé aux habitants de s'organiser pour défendre la capitale.
Abiy Ahmed a accusé l'alliance rebelle de transformer l'Éthiopie en Libye ou en Syrie. Ils veulent détruire un pays, pas en construire un, a-t-il affirmé, appelant la population à l'unité face aux terroristes.