
La princesse du rythme : une biographie romancée de Guylaine Guy
Radio-Canada
L'une des chanteuses québécoises les plus reconnues à l’international durant les années 1950, Guylaine Guy est quelque peu tombée dans l’oubli de notre mémoire collective. La native de Montréal, qui a fasciné des légendes de la musique comme Charles Trenet ou Louis Armstrong, est le sujet du roman La princesse du rythme, de Catherine Genest, qui est paru mardi en librairie.
Née Guylaine Chailler en 1929, Guylaine Guy a commencé son parcours professionnel dans les cabarets de music-hall de Montréal, avant d’être remarquée par le célèbre chansonnier français Charles Trenet, qui a écrit des chansons pour elle et l’a invitée à se produire à Paris au milieu des années 1950.
Guylaine Guy fera des tournées sur quatre continents et jouera même dans un long métrage français, La nuit des suspectes, basé d’après la pièce de théâtre Huit femmes, de Robert Thomas.
Ancienne journaliste musicale au magazine Voir, Catherine Genest s’est éprise de l’histoire de Guylaine Guy, malencontreusement reléguée dans l’ombre d’une autre vedette québécoise de la musique de la même époque.
C’est vraiment une géante. Comme c’était la deuxième star internationale du Québec, la première étant Alys Robi, je trouvais ça important de parler d'elle, dit l’écrivaine, qui est aujourd’hui chroniqueuse et recherchiste à Radio-Canada et également cheffe de pupitre au magazine Nouveau Projet.
Catherine Genest a passé six ans à travailler sur La princesse du rythme (son roman précédent, Nenette cherche un sens, a été publié en 2006). Elle a mis à profit ses talents de recherchiste pour assembler les divers éléments de la vie de son héroïne, en fouillant plusieurs bases de données, comme Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et les archives de Radio-Canada. Elle a aussi mis la main sur des documents historiques au Brésil, en France et aux États-Unis.
Elle a par ailleurs eu l’occasion de s’entretenir avec Guylaine Guy, qui réside à Trouville-sur-Mer, en Normandie, et qui est malheureusement atteinte d’alzheimer.
Ses souvenirs sont pas mal engloutis par la maladie, indique Catherine Genest. La dernière fois que je l’ai vue, c’était juste un peu avant la pandémie. Ses souvenirs les plus vifs concernaient les paroles de la chanson À Rosemont sous la pluie, que le poète québécois Raymond Lévesque avait écrites pour elle.
Pour pallier aux creux de la trajectoire biographique, Catherine Genest s’est permise d'ajouter quelques petites fantaisies littéraires. Veux, veux pas, à cause de la maladie d'Alzheimer, il manquait des pièces au casse-tête que je ne pouvais pas combler avec la recherche d'archives. Donc je me suis amusée à imaginer ce que sa vie aurait pu être.