La pression de la chasse nuit aux cheptels d’orignaux au nord de Québec
Radio-Canada
La réserve faunique La Vérendrye est sous le coup d’une interdiction de chasse jusqu’en 2023 pour protéger le cheptel. Pendant ce temps, biologistes et autochtones estiment que des actions rapides doivent être entreprises pour préserver les cheptels de deux autres réserves.
La densité de population dans les réserves fauniques de Portneuf et des Laurentides a chuté de plus de 50 % en dix ans.
Selon des données du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), la densité d’orignaux dans la réserve de Portneuf était d'environ 6 orignaux par 10 km² d’habitat en 2010. Lors du dernier suivi des indicateurs du ministère, elle était entre 2 et 3 orignaux par 10 km² d’habitat en 2021.
Dans la réserve faunique des Laurentides, la densité était d'environ 4 orignaux par 10 km² d’habitat en 2009. Environ dix ans plus tard, cette même densité a chuté à environ 2 orignaux par 10 km² d’habitat.
Invité à commenter les données du ministère à titre d’expert, le professeur-chercheur au département de biologie de l’Université Laval, Jean-Pierre Tremblay, convient que les indicateurs semblent pointer vers un déclin.
C’est comme si on était en vol dans un avion, tous nos instruments indiquent qu’on descend, mais c’est comme si on tarde à redresser le manche, affirme-t-il.
Il précise que la densité de population n’est pas son instrument favori. Dans Portneuf, ce sont surtout les observations qui m’intéressent, surtout quand on corrige les données en fonction de l’effort des chasseurs avant de voir le gibier et le nombre de personnes qui ont partagé les observations, ajoute le professeur.
« Ces indicateurs-là sont ceux qui pointent le plus vers un déclin. »
Les statistiques de chasse dans les réserves fauniques sont accessibles sur le site de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), mais seulement de 2019 à 2021.