La première machine vivante est maintenant capable de se « reproduire »
Radio-Canada
Près de deux ans après l’annonce de la création d’un robot mi-machine mi-vivant, ses créateurs révèlent qu’il peut maintenant s’autorépliquer biologiquement.
À la mi-janvier 2020, le monde apprenait avec étonnement la création par des scientifiques américains de cet organisme quadrupède d’un diamètre de 650 à 750 microns, un peu plus petit qu'une tête d'épingle, capable de se mouvoir et de se régénérer après avoir été coupé.
La créature avait été nommée xénobot en référence à la grenouille africaine Xenopus laevis dont sont issues les cellules souches embryonnaires qui la composent.
Le xénobot a été conçu en partie à l’aide du superordinateur Deep Green de l’Université du Vermont. Il a ensuite été assemblé et testé par des biologistes de l'Université Tufts.
Le chercheur Joshua Bongard et ses collègues expliquent maintenant que leur création peut, en nageant dans une boîte de Petri, trouver des cellules seules, les rassembler par centaines et les assembler avec leur bouche en forme de Pac-Man pour créer des bébés xénobots.
En quelques jours seulement, ces bébés prennent l’apparence d’un xénobot adulte et se mettent à bouger comme eux. À leur tour, ces nouveaux xénobots peuvent trouver des cellules et créer des copies d'eux-mêmes. Encore et encore, note Joshua Bongard dans un communiqué publié par l’Université du Vermont.
Chez la grenouille Xenopus laevis, les cellules embryonnaires utilisées dans ces travaux se transformeraient en peau. Elles se trouveraient à l'extérieur du têtard, empêchant les agents pathogènes d'entrer, explique Michael Levin, professeur de biologie à l'Université Tufts et coauteur de la nouvelle recherche. Mais nous les avons placées dans un nouveau contexte pour leur donner une chance de réimaginer leur multicellulaire.
Et ce qu'elles imaginent est bien différent de la peau. C'est quelque chose qui n'a jamais été observé auparavant, affirme son collègue Douglas Blackiston, également chercheur à l'Université Tufts.
Ces cellules ont le génome d'une grenouille, mais libérées de l'obligation de se transformer en têtards, elles utilisent leur intelligence collective […] pour faire quelque chose de stupéfiant.