La poutine a une concurrence féroce
TVA Nouvelles
À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Oui, c’est vrai, il y a toujours une file devant La Banquise, rue Rachel. La suprématie culinaire de la poutine comme boustifaille réconfortante de fin de soirée n’est pas encore menacée. Mais il y a maintenant une toute nouvelle concurrence exotique et décadente.
En joggant de resto en resto, je suis allé déguster un hot-dog coréen dégoulinant, des mici roumains explosifs de jutosité et un bol de délectable et fondant kelewele ghanéen.
La bannière coréenne Chung Chun semble avoir confié à un aréopage de scientifiques fous la mission de réinventer le pogo, aussi appelé kogo (pour pogo coréen) ou encore, plus communément, hot-dogs coréens.
Je suis demeuré stupide et bouche bée devant le menu qui comporte des hot-dogs à l’encre de seiche et aux ramens croquants. Par instinct, je choisis un kogo enveloppé non pas de vulgaire pâte, mais d’une couche de plusieurs dizaines de pépites de poulet frit cimentées par la panure.
Populaire chez Chung Chun : le kogo au fromage fondant. Pour le dessert, il existe un pogo dans lequel la saucisse a été remplacée par... du chocolat !
Chose étonnante, les hot-dogs coréens se propagent vite. Nul n’en avait entendu parler avant la pandémie et maintenant, Chung Chun et une marque concurrente, Tok Tok, multiplient déjà les adresses hors Montréal : Tok Tok est déjà à Sherbrooke et à Repentigny, et Chung Chun se prépare à ouvrir à Brossard.
Impossible de garder sa dignité en se décrochant la mâchoire pour avaler un de ces machins ! J’ai englouti le mien en grognant de satisfaction en moins de cinq minutes.
Succulence roumaine