La possession d’armes blanches chez les jeunes est préoccupante, selon un intervenant
Radio-Canada
Les deux récentes bagarres entre jeunes qui ont fait quatre victimes poignardées à Montréal et deux autres du côté de Longueuil ne sont que la pointe de l'iceberg en ce qui a trait au fléau des couteaux que portent plusieurs jeunes dans le Grand Montréal.
On parle beaucoup ces temps-ci des armes à feu, qui sont le nec plus ultra des outils qu'utilisent les jeunes pour se protéger. Mais les armes blanches le sont également. On vient de se le faire rappeler avec les événements des dernières heures, affirme d'entrée de jeu Pierson Vaval, l'ex-directeur de l'Équipe RDP.
Après 28 ans d'engagement dans la cause des jeunes vulnérables de Rivière-des-Prairies, le fondateur de l'Équipe RDP a été interpellé par les événements violents survenus dans la nuit de dimanche à lundi dernier, qui se sont soldés par six jeunes poignardés en 24 heures, tous transportés d'urgence à l'hôpital.
Radio-Canada s'est donc entretenue avec cet intervenant social de carrière, qui a passé les trois dernières décennies à vouloir prévenir la délinquance, la violence, l’abandon scolaire et la toxicomanie chez les jeunes vulnérables de Rivière-des-Prairies.
La présence d'un couteau pour un jeune lui donne une forme de garantie sur sa protection pour faire face à toute éventualité. Les jeunes n'ont pas besoin d'avoir un comportement criminel pour en posséder sur eux. Ils n'ont qu'à se sentir vulnérables dans leur école, dans leur quartier ou dans des événements en public, explique M. Vaval.
Selon lui, l'ampleur du fléau des couteaux portés par plusieurs jeunes atteint donc ceux qui n'ont aucun comportement criminel.
« Pas besoin de permis pour se munir d'un couteau. Il y en a dans toutes les cuisines de maison, dans les quincailleries ou dans les magasins de sports et pêche. Pour un jeune qui veut se protéger ou régler un problème, c'est la première chose qui est accessible. »
Selon Pierson Vaval, le fléau des couteaux chez les jeunes, même parmi ceux qui n'ont aucun comportement criminel, est le symptôme d'un sentiment de vulnérabilité généralisé dans certains milieux de vie.
Nous, comme intervenants et comme société, nous avons le devoir de bien comprendre cette situation, indique l'intervenant social, devenu consultant. Ce qu'il nous faut, c'est nous rapprocher de nos jeunes les plus socialement vulnérables. Il faut prendre au sérieux les problèmes qu'ils vivent dans leur quotidien.