
La politique municipale plus « propre » qu’il y a 10 ans
Radio-Canada
La probité du monde municipal, mise à mal dans la foulée de la commission Charbonneau il y a une décennie, montre des signes de redressement. Le nombre d’élus sanctionnés pour des manquements éthiques a fondu, à peine une vingtaine de maires ayant été suspendus au cours des quatre dernières années.
Je suis surpris du petit nombre, se réjouit au micro de l’émission C’est encore mieux l’après-midi Rémy Trudel, professeur à l’ENAP et ancien ministre des Affaires municipales. C’est une vingtaine sur 1040 municipalités. Ça veut dire que c’est environ 2 %.
Depuis 2018, la commission municipale du Québec, qui veille à la bonne tenue des finances publiques et au respect du code d’éthique, a reçu 1900 signalements. Pas des dénonciations : des signalements, tient à souligner Rémy Trudel. Des gens qui disent : moi, je pense qu’il y a une chose pas correcte qui s’est passée.
Ces presque 2000 signalements ont débouché sur l’ouverture de 138 dossiers au cours des dernières années. Aucun ne concernait à des infractions criminelles de fraude, de corruption, de collusion ou de malversation, autant de mots qui faisaient partie du vocabulaire municipal, il y a 10 ans, lorsque la commission Charbonneau enquêtait sur les stratagèmes de collusion mis en place dans certaines municipalités.
Le milieu municipal, à l’égard des mauvais élèves qui avaient donné une tellement mauvaise réputation au monde municipal, on peut dire que ça s’est très largement corrigé et que les mécanismes en place pour surveiller les 8000 étudiants de la classe [fonctionnent].
Maires et conseillers municipaux doivent respecter un code d’éthique et suivre une formation obligatoire à propos de la déontologie applicable à leur fonction avant d’entrer en poste.
Une exigence à laquelle les 125 députés siégeant à l’Assemblée nationale échappent, relève l’ancien ministre péquiste.