
La Politique d’exactitude des prix existe depuis plus de 20 ans, et pourtant
Radio-Canada
« Il est étonnant de voir jusqu'à quel point, encore aujourd’hui, plusieurs consommateurs ne connaissent pas la Politique d’exactitude des prix », s’exclame Caroline Séguin, de l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) de Lanaudière.
Caroline Séguin, qui anime des ateliers au sujet des droits des consommateurs, constate que seulement 50 % des participants connaissent cette politique. Parmi eux, seulement 30 % se disent assez armés pour défendre leur droit face à un commerçant.
Selon cette politique, si un article de moins de 10 $ affiche un prix plus élevé à la caisse que celui indiqué sur les tablettes, il doit être remis gratuitement au consommateur.
Si le prix de l’article est supérieur à 10 $, alors le commerçant doit corriger le prix et accorder un rabais de 10 $.
Les plus vieux se souviendront qu'à l’épicerie, il y avait une étiquette de prix sur chaque boîte de conserve, explique Charles Tanguay, de l’Office de la protection du consommateur (OPC). Les commerçants étant un peu exaspérés de devoir indiquer les prix sur chacun des articles, la Politique d'exactitude des prix et de l'indication des prix est devenue une exception à la Loi sur la protection du consommateur. Quiconque veut s'exempter du marquage unitaire du prix sur chaque produit dans son magasin doit respecter des obligations fixées par règlement, dit Charles Tanguay.
Cette politique est donc une forme de compensation et aussi une incitation pour le commerçant à vérifier qu'il n'y a pas d'erreurs dans ses bases de données ou dans ses lecteurs optiques et d'indemniser le consommateur pour des erreurs de prix, affirme M. Tanguay.
D’ailleurs, des études faites à l'époque sur l'exactitude des prix avaient montré que la plupart des erreurs étaient en défaveur du consommateur, ajoute-t-il.
L’épicerie a voulu savoir ce qu’il en est réellement aujourd’hui. Dans 50 % des épiceries visitées, toutes enseignes confondues, des erreurs ont été constatées en matière non seulement de prix affichés mais aussi d'application de la Politique d'exactitude des prix.
Pour obtenir gratuitement ou avec un rabais l'article mal étiqueté, comme le stipule la politique, il a fallu très souvent argumenter, insister et patienter. Jusqu’à trente minutes d’attente ont été nécessaires à un endroit pour faire valoir ce droit. L'application de la Politique d'exactitude des prix a été laborieuse.