La pluralité de l’identité franco-canadienne investit la scène du CNA
Radio-Canada
Soulever divers enjeux liés à la francophonie canadienne tout en célébrant le vivre-ensemble. C’est le double défi que s’est donné le metteur en scène Mani Soleymanlou pour Un. Deux. Trois., fresque identitaire pancanadienne à l’affiche du Centre national des Arts (CNA).
D’une durée d’environ quatre heures, le spectacle comporte trois volets : Un, solo écrit, revisité et interprété par Mani Soleymanlou ; Deux, un duo dans lequel il échange sur scène avec Emmanuel Schwartz ; Trois, qui réunit une quarantaine de comédien.ne.s d’un océan à l’autre.
C’est un spectacle qui, depuis dix ans maintenant, me permet à chaque fois de mieux comprendre, de mieux questionner comment on évolue collectivement, explique le metteur en scène québécois d’origine iranienne.
Auteur, metteur en scène et l’un des comédiens de cet ambitieux triptyque, Mani Soleymanlou signe avec Un. Deux. Trois. sa première proposition en tant que nouveau directeur artistique du Théâtre français du CNA.
« Si je veux prétendre faire du théâtre qui traverse le pays, si je veux parler du fait français, il faut que je le questionne avant tout. »
À son avis, une fois que ce questionnement-là est fait, mis en scène, partagé et questionné, après ça, on peut commencer à construire un mandat, une théâtralité, une série de pièces qui poursuivent le questionnement, renchérit-il. Si je n’avais pas ce spectacle-là, je ne pense pas que j’aurais commencé mon mandat avec un spectacle à moi. Mais celui-là, il fonctionnait particulièrement bien.
La prestigieuse distribution de Trois compte la présence de sommités du théâtre franco-canadien, dont le Manitobain Eric Plamondon, les Franco-Ontariens Jean Marc Dalpé et Danielle Le Saux-Farmer, l’Acadien Gabriel Robichaud ou encore la Québécoise Elkahna Talbi. Les interprètes, incluant Mani Soleymanlou, incarnent sur scène le fait français à travers le pays.
Également membre de la distribution, le comédien ottavien Lionel Lehouillier met de l’avant un spectacle riche de ses divergences d’opinions et apte à refléter la francophonie canadienne dans toutes ses nuances.
C’est impossible de ne pas se reconnaître à un certain point dans le spectacle. [...] On est 40, avec 40 différentes réalités, 40 différentes expériences, 40 différentes opinions, ce qui fait en sorte que, c’est sûr que tout le monde, à un moment donné, va se voir dans le spectacle, estime Lionel Lehouillier.