La photographe française Estelle Chaigne et les fantômes de Winnipeg
Radio-Canada
La photographe française Estelle Chaigne, en résidence au Mentoring Artists for Women's Art (MAWA) durant tout le mois d'août, part à la découverte de Winnipeg et de ses artistes.
Le moment où on a été là, présent pendant cette image, pendant deux minutes, les yeux fermés, les mains sur notre table, on était vraiment présents et cette présence charge l'image. C'est l'intérêt des histoires de fantômes.
Estelle Chaigne a fait la découverte un peu par hasard de la ville de Winnipeg il y a une dizaine d’années à Paris.
Il y a onze ans, en 2011 , j'ai eu l'occasion de visiter une exposition à Paris qui s'appelait My Winnipeg. C’est un peu par hasard que j'ai découvert une scène artistique. J'ai découvert les films de Guy Maddin My Winnipeg. J'ai été très touchée par cette exposition et j'ai découvert que déjà cette ville existait, relate Estelle Chaigne.
En 2018, lors du Festival Oodaaq à Rennes dans l'ouest de la France, pour lequel la photographe travaillait, Winnipeg refait surface dans sa vie. Cette année-là, dans le cadre des échanges internationaux qu'on organisait tout le temps avec des festivals d'art vidéo internationaux, c'est le Winnipeg Film Group qui est venu. J’ai parlé à l'organisatrice de cette exposition qui m'avait touchée. C’est elle qui m’a parlé des appels à projets du MAWA, explique Estelle Chaigne.
« Il y a une double rencontre et puis une fascination pour cette scène artistique qui me semblait très différente de l'écosystème artistique dans lequel j’évolue et qui me donnait envie de venir découvrir cette ville. »
C’est lors de l’exposition parisienne de 2011 qu’Estelle Chaigne découvre un certain Dr Hamilton qui a vécu dans les années 1920 à Winnipeg et dont le travail portait sur les ectoplasmes et les fantômes.
Le Dr Hamilton organisait des séances de spiritisme durant lesquelles des femmes médiums entraient en transe et produisaient des formes d'ectoplasmes, des formes qui surgissent du nez, de la bouche, des oreilles et dans lesquelles la photographie avait un rôle important, raconte la photographe française.
Inspirée des archives du Dr Hamilton, Estelle Chaigne réalise une série de photographies intitulée Medium, pour laquelle elle a tatoué temporairement d’immenses photographies sur le dos de femmes, la personne devenant ainsi une surface d'exposition.